Un Serpentard au Parc

L'air était frais en cette belle et ensoleillée matinée et les prés étaient en fleurs. De magnifiques bleuets, des coquelicots, des boutons d'or, tant de couleurs égayaient les champs qu'on eut dit des mosaïques multicolores. Partout, de petits oiseaux chantaient, perchés sur leurs branches dans un petit bosquet d'arbres au coeur duquel coulait une source d'eau claire. Leurs chants virevoltaient dans les airs, tantôt enjoués, tantôt plus calmes. Le clapotis que le ruisseau produisait était particulièrement reposant quand on s'allongeait dans la douce herbe verte. Tout était si calme... Un jeune garçon courait, son rire cristallin raisonnant dans les airs, se mêlant aux pépiements des oiseaux. Un peu plus loin, sa mère, une très belle femme au regard doux et aimant s'attardait, souriant devant la gaité affichée par son fils, cueillant une magnifique pomme d'un vert profond et brillant, le vert du Serpentard. Mais comme à chaque fois, ce tableau idyllique venait à s'assombrir, d'un nuage noir à l'aspect redoutable, présageant plus de malheurs que de bonheur. Et comme à chaque fois, c'est en sueur que Theodore sortit de son sommeil, le coeur battant la chamade et la respiration haletante.

Il s'adossa contre l'arbre sous lequel il s'était assoupi, posant le regard au loin sur le lac qui miroitait tel une étendue d'argent brillant sous l'astre de feu déclinant. L'après-midi était déjà bien avancée et le jeune Serpentard en avait profité pour se promener dans le parc enneigé. L'air frais décourageait plus d'un élève et il avait donc la possibilité d'être tranquille. Mais chose imprévue, il avait fini par s'assoupir, tant il était fatigué. Il fallait dire que ces derniers temps, il avait beaucoup de difficulté à dormir paisiblement, se réveillant fréquemment, toujours en raison du même rêve... Il ne savait pas réellement à quoi cela était du, mais il avait néanmoins sa petite idée. Harry Potter, cet irritant Gryffondor, racontait à qui voulait l'entendre que le Lord Noir était de retour, ce que tout Sorcier un temps soit peu malin avait du mal à croire. Et pourtant... Theo avait presque envie de lui accorder son crédit. Pas parce que ça lui ferait plaisir que ce soit le cas, non, certainement pas. Même s'il avait des idées communes avec Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, il ne tenait pas spécialement à le connaître, ni même à le rencontrer. Certes, il était un Sorcier admirable, mais il n'en restait pas moins dénué de tout sentiment. De ce côté là, son père lui suffisait amplement. D'ailleurs, c'était là l'indice primordial qui lui faisait prendre au sérieux les propos tenus par le Gryffondor marqué. Depuis le Tournoi des Trois Sorciers, monsieur Nott, Mangemort de renom avait purement et simplement disparu de la circulation... Très certainement pour rejoindre le Seigneur des Ténèbres, son Maître. A n'en pas douter.

Il frotta ses mains l'une contre l'autre, dans une vaine tentative pour les réchauffer, inspirant de grandes goulées d'air frais. Ce silence... C'était tellement agréable. On avait tendance à oublier ce qu'il représentait tant Poudlard pouvait être bruyant. Pourtant, c'était le meilleur refuge que connaissait Theodore. Et Merlin savait qu'en ce moment, il en avait terriblement besoin. Oh, ces camarades étaient à même de voir que quelque chose n'allait pas, mais ce n'était pas pour autant que le Serpentard se confierait. Même à quelqu'un de sa propre Maison. Il est des choses qu'on ne peut dire qu'à certaines personnes... Mais Theo n'en avait encore pas l'envie. Peut-être plus tard. Pour l'heure, il voulait profiter au maximum de son temps libre. Il se laissa aller, fermant les yeux dans une absence totale de pensées, profitant du calme et de la sérénité du parc.

" C'est tellement agréable... "

Invité

Après avoir exploré la bibliothèque pendant plus d'une demi-heure en raison d'une recherche concernant les mandragores, Lindra se résigna et retourna dans sa salle commune. Elle n'avait jamais réussi à comprendre les plantes et ne réussirais visiblement jamais. Non pas que cela la désintéressait totalement...mais c'était plus fort qu'elle. Une force transcendante l'empêchait de comprendre quoique ce soit. Cette explication paraissait encore la plus logique de toutes, même si le professeur Chourave n'était pas du même avi. A cette heure, la salle était pleine de monde : certains plongés dans des bouquins, d'autres concentrés sur leurs parchemins à la recherche d'inspiration et d'autres encore qui s'échangeaient différentes farces et attrapes de chez Zonko.
Lindra monta dans sa chambre et s'affale sur le lit à baldaquin. Elle observa le plafond, les yeux dans le vide, sans vraiment savoir quoi faire. Après tout, ce n'était pas comme si elle avait des amis...mais au fond, qu'est-ce que ça aurait changé ? Elle se redressa en soupirant, déçue devant le constat de ce en quoi consistait sa vie socialde d'alors.
En jetant un coup d'oeil vers la fenêtre, elle constata que la ,eige avait cessé de tomber et formait à présent un sol doux et lisse sur la pelouse du parc. Décidée, elle quitta la salle et descendit les escaliers pour se rendre au parc.

A cette heure, peu d'élèves se retrouvent à l'extérieur, ce qui la rendit beaucoup plus enthousiaste. Elle marchait lentement, savourant chacun de ses mouvements. Ses pieds s'enfonçant dans la neige, l'air frais caressant son visage, l'impression gelée qui parvenait jusque dans son ventre. Sans le savoir, elle souriait. Jamais saison ne fut plus belle que l'hiver et personne ne pouvait changer son opinion là-dessus.
Personne ?
...
Son sourire s'effaça en un rien de temps lorsqu'elle se remémorra sa soeur dans l'eau glaçée. Bien sûr qu'elle détestait cette saison. Comment pouvait-elle se permettre de paraître si joyeuse alors qu'elle était fautive de sa mort ? Son estomac se comprima et sa gorge devint très sèche. Comment pouvait-elle avoir le droit d'être ici, en vie, dans ce lieu magique et tant admiré par Kaly ? La respiration lui manquait terriblement. Elle s'adossa contre un mur, non loin de la porte principale mais à l'abri des regards. Une crise d'angoisse l'envahit en un instant. Elle avait beau inspirer, le visage de sa soeur dnas l'eau revenait sans cesse et compressait sa poitrine. Inutile de lutter, elle ne pouvait rien faire qu'attendre...

Quoi qu'on en dise, la solitude avait du bon, et pas qu'un peu. L'hiver avait cela de rendre le château un minimum moins accueillant que le reste de l'année, faisant de ses couloirs des allées glaciales où soufflait le vent. L'ensemble des lieux étaient plutôt désagréable si on souhaitait y passer du temps. Oh, il y avait bien quelques oasis de chaleur, tels que la bibliothèque ou les salles communes, mais toutes ces pièces avaient leurs défauts. La bibliothèque était un lieu de silence, et en cela elle était un paradis. Mais ce n'était pas là un silence apaisant, il était bien plus lourd à supporter et convenait parfaitement en cela pour le travail, mais pas pour autre chose. Quant aux salles communes, chaudes et accueillantes, elles devenaient un poil trop bruyantes. Certes, chez les Serpentards les choses étaient quelque peu différentes, mais somme toute, ça revenait au même. Il y avait un monde fou et c'était suffisant pour faire préférer la solitude du parc environnant le château.

Mais autant qu'on puisse l'aimer, rester assis dans la neige devient vite insupportable. On a beau faire, s'entasser sous des couches de vêtements en laine, où n'importe quoi d'autre, le froid finit toujours par revenir mordant. D'un geste, Theodore se releva et nettoya sa cape de la neige qui y restait collé. Il frotta ses mains rougies par le froid et le vent l'une contre l'autre tout en soufflant dessus afin de les réchauffer, mais sans grande réussite. Il rajusta alors sa cape vert et argent avant de prendre la direction du lac. Ce dernier était gelé, ce qui lui donnait un aspect calme qu'il n'avait jamais en général. On aurait presque été tenté d'y faire du patin à glace, s'il n'y avait eu la menace des étranges et dangereuses créatures qui y vivaient. Encore qu'avec la température de l'eau, elles pouvaient se montrer autrement plus calme. Cela dit, il ne fallait pas tenter le sort et, sur un dernier regard, Theo repris la route qui menait jusqu'au porte du château, profitant du silence qui s'étendait aussi loin que portait le regard, silence simplement perturbé par le crissement de ses pas dans la neige fraîche...

Sauf que justement, à cet instant là, ce n'était pas le seul bruit. Le Serpentard stoppa afin d'observer les alentours, mais pas une ombre ne bougeait. Les élèves préféraient en général rester au chaud et sortaient rarement, sauf en cas de raisons bien précises, comme pour lui. Il fronça les sourcils, écoutant encore un peu avant de reprendre sa marche. Mais plus il approchait, plus le bruit se faisait entendre. Un bruit dont il aurait été incapable de donner l'origine. De quoi pouvait-il bien s'agir ? D'instinct, il se décida à aller voir. Non pas qu'il fut mu par une quelconque curiosité mais plus parce qu'il pouvait s'agir de quelque chose d'important... Peut-être une chouette qui n'avait pas réussi à rejoindre la volière ou un animal blessé ou aller savoir quoi d'autre. Seulement une fois qu'il fut en mesure de se rendre compte par lui-même de l'origine réelle du bruit, il constata qu'il ne s'agissait de rien de tel, mais juste d'une élève en situation fort peu envieuse. Il refoula la première question qui monta aux lèvres, tant elle brillait de stupidité. Elle n'avait effectivement pas l'air dans son assiette et on le voyait simplement en la regardant. D'autant plus que sa présence dans le parc ne devait pas être due au simple plaisir de marcher.

" Je peux faire quelque chose pour toi ? "

Etonnant ? Et pourquoi donc ? Etre Serpentard ne signifie pas être dépourvu de tout sentiment. Les Gryffondors n'ont pas le monopole de la gentillesse. D'accord, les Verts et Argent ont tendance à jouer les gros durs, mais c'est ce qu'on attend d'eux, non ? Ca ne veut pas dire qu'il s'agit là de leur véritable caractère. Il est même probable qu'au fond, ils soient beaucoup plus gentils et sympathiques que les Rouge et Or, du moins quand on les connait bien.

Invité

Alors qu'elle se sentait faiblir à petit feu, Lindra tenta de se calmer et de penser à autre chose, non sans grand effort de sa part. Elle ferma un instant les yeux et essaya d'insipirer profondément. L'air vivifiant hivernal pénétra dans ses narines avant de parcourir ses poumons. Cette sensation était si intense et agréable...celle-là même qui lui était interdite : la vie. Plus d'une fois, elle avait espèré revivre cette journée pour prendre la place de Kaly mais rien ni personne ne pouvait l'aider en ce sens...pas même la magie en qui elle croyait plus que tout. A quoi bon apprendre à se défendre, préparer de multiples potions en tous genres, si ce n'est pour réaliser ses souhaits ? Lindra savait pertinemment quoi répondre à cette question...Ses illusions, elle ne voulait pas les balayer d'un revers de la main ou d'une excplication si rationnelle soit-elle. Après tout, qu'y avait-il de rationnel dans la magie ?
Etant une fille de sang mêlé, elle pouvait très bien se rendre compte des différences entre son monde, celui de la magie, et celui des moldus.
L'accident de sa soeur...elle aurait pû l'éviter par bien des façons si elle avait eu une baguette.

Les yeux larmoyants, elle se refusa de pleurer maintenant, alors qu'elle avait promis à sa soeur de se battre pour elles. Elle renifla, sa respiration toujours saccadée mais moins qu'auparavant. Elle allait certainement rester là un moment, ne serait-ce que pour profiter du calme et de la sérennité de l'endroit. Un bruit de pas qui s'enfoncent dans la neige vint cependant perturber cette plénitude. Alors qu'elle relevait la tête pour voir de qui il s'agissait, elle découvrit le visage d'un jeune garçon, peut-être un peu plus âgé qu'elle, qui la regardait d'une manière assez étrange. Il paraissait totalement neutre. Alors qu'il proposa de l'aider, Lindra s'attacha d'avantage à la couleur de son écharpe. Un Serpentard survenant à la rescousse d'une Serdaigle...ma foi, pourquoi pas ?
Elle n'avait aucun a priori sur les élèves de chaque maison et connaissait les élèves uniquement sur ce qu'on disait d'eux. Non pas qu'elle aimait toutes sortes de rumeurs à leur sujet mais elle était incapable d'aller vers les autres et donc, de se former sa propre opinion.
De plus, l'état dans lequel elle se trouvait n'était pas son meilleur jour et elle ne pouvait pas se permettre de remballer ce jeune homme sous prétexte qu'elle voulait être seule. Au contraire, le fait qu'il daigne s'adresser à elle l'obligea à entamer une conversation...ou du moins un réponse, ce qui était déjà en soi un exploit.

" Oui. Tu veux bien m'aider à me relever s'il te plaît ? "

Elle avait du tomber lors de sa crise d'angoisse et se retrouvait par terre dans une position des plus inconfortables. Elle avait formulé sa requête d'une des manières les plus simples qui soient mais...d'une certaine façon, elle s'adressait à lui d'un ton extrêmement formelle, comme s'il était de 10 ans son aîné.

Beaucoup de sorciers oublient trop souvent que si l'on va chez les Serpentards, c'est que le Choixpeau Magique nous en a jugé digne, notamment parce que l'on présente les qualités jugées importantes par le fondateur de la Maison, soit l'ingéniosité et la détermination. Il n'est nullement dit qu'il faut faire preuve de méchanceté ou d'un quelconque autre défaut de ce genre. Ainsi, même si certains représentants de cette Noble Maison partagent un même point de vue au sujet de la pureté du Sang, ça ne les empêche pas d'être comme les autres élèves. Malheureusement, des Malefoy ou des Flint ont tendance à diminuer quelque peu la popularité des Verts et Argents et cela se ressent sur l'ensemble des élèves. Voilà pourquoi l'on se méfiera toujours face à un Serpentard, aussi sincère que puisse être ce dernier.

Cela dit, la jeune fille devant lui n'avait pas cette attitude là. Avait-elle seulement remarqué la couleur de son écharpe ? Sans doute, mais si tel était le cas, elle n'en montrait rien. Il était vrai qu'elle n'avait pas particulièrement l'air d'être dans son bon jour, alors peut-être cela jouait-il dans son attitude. Concernant Theodore, s'il proposait son aide, ça n'avait rien à voir avec une quelconque pitié, ni même une envie de venir en aide aux autres – il laissait ça aux Gryffondors – mais parce qu'il ne pouvait décemment pas laisser la jeune fille ici dans cet état. Etre Serpentard ne signifie pas être dénué de toute noblesse d'esprit, bien au contraire.

Aussi, en réponse à sa question, il lui tendit sa main et l'aida à reprendre pied, le plus doucement du monde. Lorsqu'ils se retrouvèrent face à face, il put aisément voir que quelque chose travaillait la jeune Serdaigle, et pas qu'un peu. Etait-il possible qu'il ne soit pas le seul à vivre avec un fantôme ? Sans nul doute, mais il n'aurait jamais imaginé rencontrer l'une de ces personnes... Encore que chez les Serpentards, elles courraient les rues, mais c'était différent. Cela faisait partie de leur Histoire. Savoir que dans d'autres maisons des gens souffraient comme lui était assez étrange... Tout comme l'idée qu'il pouvait afficher une expression similaire l'était. Après tout, ça n'aurait pas été impossible, tant son rêve qui, bien que très bref, le taraudait encore. Il soutint un moment la jeune fille, évitant qu'elle ne retombe par manque de force. La situation était assez bizarre et plutôt inhabituelle pour lui, aussi se sentait-il quelque peu idiot. Mais il ne pouvait pas simplement la laisser là et rentrer au château... Ca n'aurait pas été correct.

" Ca n'a vraiment pas l'air d'aller... Tu veux que je te conduise à l'infirmerie ? "

Bon, ben quitte à avoir l'air idiot, autant le faire jusqu'au bout. Theodore se doutait très bien de la réponse qu'il aurait en retour, mais en même temps, il ne savait pas trop quoi proposer. Mme Pomfresh n'aurait pu être d'aucune aide à la Serdaigle, c'était certain, mais il n'y perdait rien à le proposer. D'autant que l'infirmière aurait sans doute plus d'expérience que lui dans une telle situation. C'était quand même la première fois qu'il avait à montrer de la sociabilité et ce n'était pas simple.

" Il ne fait pas très chaud ici. Si on rentrait ? "

* Vas-y Theo, continue à creuser... *

Evidement, après ça, on aura du mal à voir les Serpentards comme des gens intelligents et rusés... Finalement, il valait peut-être mieux des Malefoy que des Nott pour l'image des Verts et Argents.

Invité

Lorsqu'elle attrapa la main du jeune homme, Lindra ressentit quelque chose d'extrêmement inhabituel. Les seules personnes qui lui avaient déjà pris la main étaient les quelques membres du personnel de la demeure familiale ainsi que ses parents...et sa soeur. Etant plus jeune, elle ne restait qu'avec Kaly et ne connaissait pas d'autres enfants. Cela ne la dérangeait pas le moins du monde étant donné la complicité qui unissait les deux soeurs. Depuis son arrivée à Poudlard, Lindra avait certainement du demander de l'aide à un de ses camarades ou encore un parchemin, de l'encre ou une plume mais cela n'avait rien à voir avec ce qu'elle vivait en ce moment. Bien qu'elle soit aussi froide que la sienne - si ce n'est plus - , la main du jeune homme semblait dégager quelque chose de tout à fait différent. Il était rassurant. Le fait qu'il soit totalement étranger jouait évidemment puisque Lindra n'aurait jamais agi de la sorte avec quelqu'un d'autre. Sa respiration commençait à reprendre son fonctionnement normal et l'image de sa soeur dans l'eau glacée se faisait plus floue. Elle se sentit soutenue et comprit que le jeune homme tentait de l'aider afin qu'elle ne tombe pas. Une fois encore, cette position ne lui était pas des plus confortables. Ce n'était pas son genre d'être aussi faible et le fait qu'un élève puisse la voir dans cet état la rendait furieuse contre elle-même.

* Si ça se trouve, tu ne le rencontreras qu'occasionellement...et qui te dis que demain il ne t'aura pas oubliée ? *

Cette perspective la rassura quelque peu et elle aquieça aux formulations du jeune homme. Bien qu'elle n'ait pas la moindre envie de rencontrer Mme Pompfresh, elle n'était pas en droit de broncher. De plus, le comportement de l'élève de Serpentard à son égard était bien trop noble pour qu'elle se permette de jouer au plus fort. Ainsi, ils entrèrent tous deux au château et malgré le fait que la plupart des élèves se trouvaient soit à la bibliothèque, soit dnas leur salles communes respectives, leur entrée ne passa pas inaperçue.
Certes, le fait qu'un Serpentard soutienne une Serdaigle, d'un an sa cadette, n'était pas une position courante au château...Lindra sembla retrouver plus de forces lorsqu'ils montèrent les escaliers et ils arrivèrent plus rapidemment à l'infirmerie. Mme Pompfresh la fit s'asseoir sur un lit et alla directement lui chercher une bassine d'eau. Lindra releva alors la tête vers " son preux chevalier " et chercha son regard. Ses yeux clairs trouvèrent les prunelles brunes de la jeune fille et elle tenta d'afficher un léger sourire non sans peines.

" Je suis désolée de t'avoir mis à contribution. C'était vraiment...honorable de ta part de m'avoir conduite ici. "

Elle se sentait affreusement mal. Ridicule...c'était le mot. La voilà à parler d'honneur et de contribution...Bon sang mais on est pas au Moyen Age ! Son ton se voulait chaleureux mais il était atrocement formel, comme si ce jeune homme était un être débarquant d'une autre planète. Que dire de plus ? Elle avait ebau réfléchir, elle ne voyait pas. Il avait accompli son devoir et allait regagner ses pénates au plus vite...fin de l'histoire. Du moins, c'est ce que Lindra croyait.

La situation était fort troublante pour Theodore. C'était la première fois qu'il apportait ainsi son aide à quelqu'un mais il se doutait que ça n'avait pas rapport qu'avec ça. Il était aussi fort probable que son imagination lui joue aussi des tours. Pourtant... Il sentait que quelque chose s'était produit quand il avait pris la main de la Serdaigle mais impossible de dire de quoi il s'agissait. Aussi, il ne dit rien, laissant faire. Il se trouvait déjà bien assez stupide comme ça, alors inutile d'en rajouter en posant une question qui avait toutes les chances de les mettre tous les deux mal à l'aise. Surtout qu'il ne fallait pas être legilimens pour se rendre compte qu'elle n'était pas plus à l'aise que lui. Au moins ça leur faisait ça de commun.

Theo remarqua aussi que la jeune Serdaigle reprenait rapidement des couleurs après s'être relevée, ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Etonnement, elle acquiesca aussi à sa question, ce qui surpris le Serpentard. Lui-même ne se serait pas rendu à l'infirmerie, mais ce n'était peut-être pas une mauvaise idée d'y aller après tout. Aussi, il ne fit aucune remarque et l'aida à retourner au château, sans la lacher. Bien évidemment, comme il aurait pu le parier, tous les regards se tournaient sur eux à leur passage, comme s'il s'agissait d'un miracle de voir ainsi un Serpentard serviable. Les préjugés ont toujours la vie dure, et ils en avaient la preuve à l'instant. Alors autant leur donner le change... C'est ainsi que tous les curieux furent gratifiés par un magnifique regard à la Serpentard, l'un de ceux qui font immédiatement tourner les têtes dans une autre direction. Ils finirent par arriver à l'infirmerie où Mme Pomfresh les accueilla. Elle avait très peu de pensionnaire et prit donc la Serdaigle en charge. Quand cette dernière lui sourit, Theodore se sentit bizarre. C'était la première fois que quelqu'un réagissait ainsi avec lui. Il n'en avait pas l'habitude, les sourires n'étant pas chose courante à Serpentard. Il tenta donc d'y répondre, aussi naturellement que possible, mais Merlin savait à quel point c'était difficile.

" C'est pas grave. Je n'allais pas te laisser seule là-bas. Et c'est pas parce que je suis à Serpentard que je ne peux pas me montrer serviable. "

Son sourire s'agrandit quelque peu alors qu'il réfléchissait à ce qu'il allait faire maintenant. Il n'y avait toutefois pas trente-six solutions. Soit il repartait comme si de rien était et cette rencontre fortuite n'irait pas plus loin, soit il restait. Mais pourquoi agir ainsi ? Pour briser l'image collée sur les Serpentards, déjà. Mais pas uniquement. Pour une autre raison qu'il ne se comprenait pas. Ce n'était pas son habitude et il avouait être quelque peu perdu. Tout ce dont il était sûr, c'est que ça ne lui ressemblait pas.

" Ca te gêne si je reste ? "

Bon, ben s'il avait encore eu une hésitation, elle venait de s'évaporer. Comme quoi, on fait des fois des choses sans s'en rendre compte. Restait à espérer que ça ne mène pas à quelque chose de regrettable.

" Sauf si tu as des choses à faire, bien sûr. Dans ce cas, je te laisserais. "

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Elle fut quelque peu rassurée lorsqu'il lui sourit. Elle remarqua presque immédiatement qu'il avait autant de facilités qu'elle dans ce genre de situation. Comme quoi, elle n'était pas la seule à avoir des difficultés dans ce genre de domaine. Néanmoins, il paraissait plus sûr de lui qu'elle ne l'était alors...elle ne voyait pas vraiment pourquoi il lui était difficile d'entretenir une relation " sociale " avec quelqu'un. Là encore, il s'agissait de l'apparence et elle détestait les préjugés. Elle chassa donc cette réflexion de sa tête, juste avant que Mme Pompfresh n'arrive avec une bassine d'eau et quelques linges. Celle-ci insista pour que Lindra s'allonge mais elle refusa catégoriquement. Elle protesta en jurant qu'une autre personne aurait certainement plus besoin de ce lit qu'elle. Même si cette remarque était totalement stupide étant donné les places disponibles, Mme Pompfresh ne broncha pas mais se contenta de lever les yeux au ciel et de murmurer quelques paroles inaudibles en retournant à son bureau. Lindra la gratifia intérieurement de la laisser seule. Alors qu'elle était sur le point de remercier à nouveau le jeune homme de Serpentard, celui-ci lui annonça une requête des plus étranges. Pour comble...il semblait aussi surpris qu'elle par les mots qui venaient de sortir de sa bouche. Elle s'empressa d'humidifier un linge, de l'essorer et de l'appliquer lentement sur son front. Que fallait-il répondre à une telle demande ? Elle ne savait pas exactement puisque personne ne s'était jamais proposé pour rester avec elle. Les rares moments où Lindra échangeait ne serait-ce que quelques mots bref, étaient les fois où elle avait besoin d'un parchemin ou d'une plume...ou encore d'une information concernant ses cours. Elle n'avait jamais eu de réelle discussion avec un élève quel qu'il soit. Avait-elle envie d'être seule ou préférait-elle qu'il reste ? Après avoir rapidemment pesé les pours et les contres, elle releva la tête vers le jeune homme et répondit simplement.

" Je ne pense pas avoir mieux à faire. Mme Pompfresh ne me laissera pas partir avant un bon bout de temps alors...autant avoir de la compagnie. Tu es le bienvenu ! "

Contrairement aux autres formulations qu'elle lui avait faite, celle-ci était bien plus dégagée, sereine et même quelque peu chaleureuse. Elle soupirait intérieurement de ce premier pas franchi vers une réussite sociale certaine. Du moins, elle l'espèrait. Elle humidifia à nouveau un autre linge ce qui lui permettait de gagner du temps quant à trouver un sujet de conversation quelconque. Elle n'avait jamais fait cele et ne savait donc pas comment réagir. Elle appliqua le linge sur son front et le reposa en ajoutant dans un soupir.

" C'est dommage. J'aurais aimé rester plus longtemps dans le parc. En cette saison, peu d'élèves s'y rendent pour s'y promener, ce qui rend le lieu plus attrayant et majestueux. D'habitude il est surchargé et il n'y règne plus le calme apaisant de l'hiver. Comme quoi, le froid a du bon ! ^^ "

Le temps. T'as rien de mieux en magasin ?! Comme s'il en avait quelque chose à faire du temps qu'il fait ou de ta saison préférée...Pffff t'as encore beaucoup de progrès à faire si tu veux pas te retrouver à parler aux portraits d'ici la fin du trimestre ! Bon sang mais Lin...Réfléchis !!!

Sujet: Re: Un Serpentard au Parc Mar 1 Jan 2008 - 0:53

Pour l'heure, Theodore avait une certaine appréhension quant à la tournure que prendraient les événements par la suite. En effet, il avait parlé sans vraiment s'en rendre compte et il ne savait d'ailleurs même pas pourquoi il avait fait une telle demande. En général, il n'était pas du genre à aller vers les autres, bien au contraire ; et encore, même si ça avait été le cas, on ne pouvait pas comparer une discussion avec un Serpentard et une discussion avec un élève d'une autre maison. Il est des sujets bien plus difficiles à aborder que d'autres, voire même à éviter totalement. C'était aussi là l'une des raisons qui lui faisait redouter la suite, ne sachant guère vers quoi cela le mènerait. Quoiqu'il en soit, il n'était absolument pas sûr de lui, contrairement à ce que pouvait penser la jeune Serdaigle. S'il en avait l'air, c'était simplement parce qu'il avait été élevé tel qu'il était, c'est-à-dire comme un Serpentard fils de Mangemort. Il n'avait pas le droit de montrer ses sentiments où ses pensées, car c'était là des choses que son père n'acceptait pas. Il les jugeait faibles et dangereuses et par conséquent, il ne fallait pas en faire preuve devant les autres. A force, ça devenait habitude et il était alors impossible de faire autrement. Ca entrait dans sa nature propre. Mais une chose était sûre, il ne devait pas être le seul dans ce cas, ce qui expliquait la réputation de froideur qu'entretenaient les Serpentards aux yeux des autres, tant ils avaient l'air neutre, ne montrant rien de ce qui leur traversait l'esprit.

A l'arrivée de l'infirmière, il s'écarta quelque peu pour la laisser faire son travail et sourit devant l'insistance qu'elle montrait à ce que la jeune fille exécute ses recommendations. Ce que cette dernière n'avait pas l'air prête à faire. Dans la même situation, il aurait certainement agit d'une manière similaire, le malaise n'ayant pas été très fort, encore qu'il faille se méfier de ces choses là. Finalement, madame Pomfresh regagna son bureau en bougonnant comme à son habitude dans une telle situation. Theodore se permit un nouveau sourire avant de reposer son regard sur la Serdaigle. Il constata qu'elle faisait durer l'attente de sa réponse, s'appliquant un linge humide sur le front. Peut-être était-elle aussi mal à l'aise que lui dans un pareil moment, ne sachant pas dans quelle direction aller. Il était d'ailleurs prêt à ce qu'elle n'accepte pas sa proposition, ce qui aurait été des plus normals. Les préjugés étant forts, et comme il n'oubliait pas la couleur qu'affichait son écharpe, il était préparé à un refus. C'est pourquoi il fut agréablement surpris qu'elle ne le chasse pas. Il fut même étonné du ton qu'elle avait employé pour lui adresser sa réponse, bien plus chaleureux que ceux utilisés en temps normal. Etait-il seulement possible qu'elle ne fasse pas attention au vert et argent qui ornait ses vêtements ? Il n'osait l'espérer...

Ainsi rassuré, il prit une chaise pour l'installer à proximité du lit sur lequel la jeune Serdaigle était assise afin d'y prendre place. Il restait quand même relativement mal à l'aise, se sentant idiot du fait qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il devait maintenant dire. Toutefois, son regard ne quittait pas la jeune fille, tant elle le surprenait de bien des façons. Si les préjugés à l'égard des Serpentards étaient forts, il était vrai qu'ils étaient eux-mêmes persuadés que tout le monde adopterait une attitude farouche face à eux. Il fut ainsi particulièrement soulagé de l'entendre poursuivre ses dires, donnant vie à une pensée qui l'habitait lui-même. Il assimila ses paroles tout en portant son regard vers les hautes fenêtres de l'infirmerie au travers desquelles on pouvait voir la neige qui s'était remise à tomber drue, avant de revenir vers la jeune fille.

" C'est vrai. C'est d'ailleurs pour ça que j'y étais allé. J'aime bien être seul dans un endroit calme et reposant. Je trouve qu'il y a beaucoup trop de monde dans la salle commune en ce moment. Beaucoup de Serpentards ne savent pas apprécier les beautés du parc enneigé et c'est bien dommage. Mais ça reste un avantage pour nous. "

Il fit un nouveau sourire, brisant par là l'image que pourrait encore avoir la jeune fille à propos de la froideur des Serpentards. Il était cependant ravi de voir qu'elle partageait son point de vue sur un tel sujet, tant cela était rare chez les autres élèves de sa maison.

" Il faut quand même se méfier... Je me suis presque endormi dans la neige. Si quelque chose ne m'avait pas réveillé, j'aurais pu attraper un très gros rhume. Et si je ne t'avais pas entendu... "

Il ne dit rien de plus, n'ayant pas réellement envie de lui rappeler de mauvais souvenirs, déjà que les siens n'étaient pas enviables.

" Je ne comprends vraiment pas ce que peuvent avoir les autres à se réunir comme ils le font. C'est quelque chose qui me fatigue très vite en général... Mais je n'ai rien contre une vraie discussion avec quelqu'un. C'est tellement plus agréable. "

Invité

Elle surprit les quelques sourires qu'il avait esquissé lorsque Madame Pompfresh était venue et cela le rendait bien plus chaleureux. Autant ils avaient beaucoup de mal à se parler il y a de cela quelques minutes, autant en cet instant précis, Lindra aurait juré qu'il était simplement bien là où il se trouvait, qu'il se sentait bien. Cette sensation, elle la ressentait étrangement en elle et ce phénomène si extraordinaire soit-il la ravigora en moins de deux. Elle le regarda tirer une chaise pour s'installer face à elle puis attendit - ou plutôt espèrait - qu'il réponde. Cette fois encore, le ton qu'il employait avait changé, pour la simple et bonne raison qu'il devait essayer, tout comme Lindra, d'adopter un comportement des plus habituels lorsqu'on rencontre une personne. Plus de maison, plus d'âge et de différence...c'était juste une rencontre. Elle l'écoutait attentivement et tentait de ne pas trop le fixer, craignant que ce regard ne le gêne. Il n'était pas le seul à être surpris. Lindra elle aussi était impressionnée...C'était la première fois qu'elle entamait une réelle discussion avec un élève de Poudlard et cela commençait plutôt bien. Elle ne fut que plus enjouée lorsqu'il confirma que cette saison était l'une, si ce n'est la plus belle de toutes. Avant qu'elle ait pu ajouter quoique ce soit, il enchaîna la conversation et elle remarqua une nouvelle fois qu'il semblait avoir plus d'aisance.

" J'espère sincèrement que nous sommes les seuls à apprécier l'hiver. Ainsi, nous pouvons nous bercer d'illusions le temps d'une après-midi et croire que le parc nous appartient... "

Le ton qu'elle employait cette fois-ci était si mélancolique qu'elle éclata d'un rire cristallin et léger, comme elle ne l'avait pas fait depuis longtemps. Elle sourit au jeune homme et répondit pour toute explication.

" On dirait une phrase sortie tout droit d'un livre à l'eau de rose...mais c'est vraiment ce que je pense. "

Elle fit une pause brève et regarda à son tour par la fenêtre, histoire de suivre des yeux les quelques flocons qui tombaient à l'extérieur.

" La sollitude est un sentiment très apaisant seulement...lorsqu'on est seul, on ne peut pas partager ce qu'on ressent avec quelqu'un d'autre et ça c'est parfois très frustrant. "

Elle reporta son regard sur le jeune homme avant de poursuivre.

" Je suis tout à fait de ton avi...concernant les discussions. Encore faut-il savoir comment s'y prendre ! Personnellement, j'aurais bien besoin d'un mode d'emploi...ce n'est pas aussi simple que de jeter un sort ! ^^ "

Sujet: Re: Un Serpentard au Parc Mer 2 Jan 2008 - 4:04

Il n'en faut parfois pas beaucoup pour se sentir bien et c'était le cas pour Theodore en cet instant précis. Parler, aussi simplement qu'ils le faisaient, avait de quoi apaiser les âmes, ce dont la sienne avait terriblement besoin. L'ambiance de ce lieu et les rapports si étranges qu'ils y avaient, étaient propices à y aider et le Serpentard ne souhaitait rien de plus à l'instant même. On pouvait même dire qu'il était, pour quelques temps, quelqu'un d'autre. Plus de Vert et Argent, plus de passé trouble et mal venu, rien qu'un garçon seul et des sentiments si longtemps refoulés et qu'il pouvait pour la toute première fois partager, le temps d'une agréable discussion. Il espérait qu'il en soit de même pour la jeune fille, bien qu'il n'ait aucun moyen de le savoir si ce n'était au travers de son attitude. Mais à entendre le ton qu'elle utilisait, consciemment ou non, il pouvait en déduire qu'elle se trouvait dans un état d'esprit proche du sien, ce qui était en soi plutôt une bonne chose. Il acquiesça à ses propos, esquissant un nouveau sourire en réponse au rire de la Serdaigle. Cela pouvait effectivement laisser penser à une phrase tout faite, mais il la trouvait bien dite et particulièrement appropriée.

" Je trouve cette phrase plutôt jolie pour ma part et j'espère que cette illusion puisse durer plus d'une après-midi. "

Il la laissa ensuite continuer ce qu'elle avait à dire, écoutant attentivement. Décidément, elle n'était pas à Serdaigle pour rien, tant elle tapait toujours juste en exposant les faits. C'était d'ailleurs plutôt troublant, car il avait l'impression qu'elle saisissait exactement ce que âme recelait alors qu'elle ne faisait que parler d'elle-même. Etait-il seulement possible qu'elle ait la même façon de voir les choses que lui ? Difficile question que voici, tant la réponse dépendait de facteurs aléatoires. Au premier abord il aurait cru cela impossible, sans quoi ils n'auraient pas été répartis dans des maisons si différentes, mais en y regardant de plus près... Serdaigle et Serpentard n'était pas si éloigné, partageant des qualités proches, intelligence pour l'un et ruse pour l'autre. Alors peut-être était-il possible qu'ils se comprennent mieux qu'ils ne l'aient cru au premier abord.

" C'est bien vrai... Mais je crois que quand on a l'habitude d'être seul, on a beaucoup de mal à trouver des gens avec qui partager ces choses. "

Il fit une courte pause en croisant le regard de la Serdaigle.

" Si l'on est seul c'est qu'on pense d'une manière très différente des autres et ça, c'est terriblement difficile à partager... Enfin du moins ça l'est pour moi. "

La suite le fit sourire, laissant même entendre un léger rire qui prouvait que Theodore n'était pas aussi frigide et austère qu'il pouvait le laisser penser.

" Oui, je dois bien t'avouer que ce n'est pas simple pour moi non plus. C'est peut-être même que j'ai une véritable conversation avec quelqu'un. Et pourtant, pour rien au monde je ne voudrais céder ma place, même si au final je risque de passer pour un gros blaireau. "

Manière plus ou moins discrète de laisser transparaître sa peur du moment tout en évoquant le fond de sa pensée sans en avoir l'air, ou comment un Serpentard s'y prend pour dire tout haut ce qui lui tient à coeur. Mais ça ne faisait qu'accentuer son malaise quant à son manque flagrant de socialisation tant il avait l'impression de passer pour un nul aux yeux de la Serdaigle, ce qui, sans qu'il se l'explique le gênait terriblement alors qu'en temps normal il n'y aurait accordé aucune attention.

" M'est avis que le parc restera encore enneigé un bon moment. Alors... Si jamais ça te dis... On pourrait toujours aller y faire un tour... Pour en profiter tous les deux. Juste pour faire durer l'illusion. "

C'était assez drôle, car c'est sur ces paroles précises que Theo se rendit compte de la chaleur excessive qu'il faisait à l'infirmerie. A moins que ça ne soit du à autre chose...

Invité

Avait-elle jamais ressenti un tel moment de béatitude avec quelqu'un ? C'était comme si elle se trouvait sur un petit nuage. Son appréhension première avait disparu pour laisser place à une envie fulgurante d'en dire et d'en savoir d'avantage sur le jeune homme. Elle ne faisait même plus attention aux linges qui devaient à présent être plus qu'humidifiés dans la bassine. Tout ce qu'elle faisait, c'était d'écouter ce jeune homme à qui elle devait beaucoup. Etait-il seulement conscient du bien qu'il lui procurait par le simple fait de lui parler de la sorte ? De l'écouter aussi..? Elle aurait voulu le remercier un millier de fois pour sa gentillesse et aussi pour la sympathie qu'il dégageait. Lindra fut contente de voir à nouveau se dessiner un sourire sur le visage du jeune homme car il représentait une énorme victoire quant à son progrès par rapport aux relations sociales...du moins, elle l'espèrait. Il se mit à rire et c'était comme si cette épisode sombre qui venait de se produire n'était jamais arrivé. Alors qu'elle l'écoutait, elle sentait qu'il parlait à sa place, comme s'il avait réussi à lire ce qu'elle éprouvait, ce qu'elle n'avait jamais osé avoué à quiconque. Le fait qu'il puisse aussi bien la comprendre était réellement embarrassant...ou plutôt agréable. Qui était en mesure de savoir ce que quelqu'un pouvait penser réellement ? Elle n'en revenait pas et l'idée qu'il pratiquait l'occlumencie lui traversa l'esprit l'espace d'un instant.

Le fait qu'il ne se moque pas d'elle en raison de cette phrase à l'eau de rose prouvait une fois de plus qu'il était totalement différent de ce que les autres élèves d'autres maisons pouvaient imaginer. Savaient-ils qu'il ratait quelque chose d'incroyable en refusant de croire que tout ce qu'on dit sur Serpentard peut être faux ? Pour sa part, Lindra se sentait revivre. C'était comme si elle le connaissait depuis plus d'une vie alors qu'ils venaient de se rencontrer seulement depuis une petite heure ou presque. Elle comprit une chose importante en l'écoutant de la sorte : il avait raison sur toute la ligne, concernant le fait de pouvoir partager des choses avec une autre personne lorsqu'on est toujours seul. C'était donc là que le problème se trouvait, là aussi qu'il fallait faire un effort si l'on voulait remédier à cela. Mais ce n'était pas aussi simple...et ils le savaient tous les deux. Avait-elle seulement tenté de partager quoique ce soit d'autre que de l'encre avec un élève de Poudlard ?

Elle parut encore plus surprise d'apprendre que le jeune homme avait lui aussi des difficultés concernant ses relations avec les autres. N'était-ce pas lui qui était venu l'aider dehors ? Elle observa ses yeux avec un mélange d'incompréhension et de total désaccord. Elle sourit et dit.

" J'ai du mal à croire que c'est la vérité...Cela ne veut pas dire que je remets en cause tes dires, c'est juste que...ce n'est pas du tout l'impression que tu me donnes. En discutant avec moi comme tu le fais, je ne peux pas douter de ton assurance alors que tu m'avoues le contraire... "

Son sourire ne voulait plus disparaître. Cela faisait trop longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien avec quelqu'un et le fait de retrouver un sentiment disparu depuis longtemps la mettait de très bonne humeur.
Lui aussi visiblement...puisqu'il lui proposa une sortie dans le parc. Lindra crut qu'elle ne pourrait jamais sourire comme elle le faisait à ce moment précis. Elle planta son regard pétillant dans le sien et répondit.

" Ce sera avec plaisir ! "

Un feu d'artifices venait de s'illuminer dans ton son être et alors qu'elle tournait son regard vers l'extérieur pour éviter une autre gêne, elle se rendit compte qu'ils avaient tous deux louper la partie la plus importante lorsqu'on rencontre quelqu'un. Elle le regarda à nouveau et ajouta.

" Je m'appelle Lindra. Je crois qu'on aurait dû commencé par là...^^ "

Sujet: Re: Un Serpentard au Parc Mer 2 Jan 2008 - 17:09

Heureusement pour Theodore qu'il n'était pas un Occlumens, parce que s'il avait été capable de savoir ce que pensait la Serdaigle, nul doute qu'il aurait cherché à se métamorphoser en souris pour filer se cacher dans le premier trou venu. Non pas qu'il aurait eu honte, mais plutôt qu'il eut été particulièrement gêné d'être ainsi à l'origine de telles pensées, bien qu'elles ne fussent pas mal venues, au contraire. Lui-même éprouvait des sentiments similaires, certainement pour la première fois depuis la tragique disparition de sa mère qui l'avait tant marqué, et ce n'était pas pour lui déplaire. Il était si agréable de se laisser ainsi bercer par la quiétude qu'il aurait volontiers aimé avoir un sortilège capable de stopper le temps afin de passer quelques heures de plus auprès de la jeune fille. C'était comme s'ils se trouvaient dans une bulle, rien qu'eux deux, en oubliant le reste du monde ; comme si d'un simple geste tous leurs soucis avaient disparu pour ne jamais revenir... Jamais le Serpentard n'aurait pu le croire si, quelques heures plutôt on le lui avait raconté. Seulement maintenant, tout ce qu'il souhaitait, c'était que jamais ne s'arrête cet instant, mais c'était là un vain espoir.

C'était d'ailleurs là les raisons qui faisaient que sa nature de Serpentard était quelque peu inhibée. En effet, de par son éducation il avait des idées arrêtées sur certains points précis et, même s'il n'en faisait généralement pas part ouvertement, il n'en pensait pas moins. Seulement les choses étaient telles que toutes ces idées préconçues s'étaient envolées avec le reste. Il se moquait de savoir d'où pouvait venir la Serdaigle, qui étaient ses parents et toutes ces choses futiles qui leurs obsédaient d'habitude l'esprit. C'était si différent, bien qu'il était incapable de dire en quoi voire même pourquoi. Tout ce qu'il savait était justement qu'il savait, simplement. Et ce n'était pas juste pour cette discussion, non, ça allait bien plus loin. Il savait inconsciemment que cette conversation allait profondément changer sa façon de voir les choses, même s'il était possible que ça prenne un peu de temps.

Il fut assez surpris d'entendre ce qu'elle lui dit ensuite. C'était donc de cette manière qu'elle le voyait, comme un garçon sûr de lui ? Il n'y avait pas à dire, c'était quelque chose de très étonnant à ses yeux.

" Vraiment ? Et bien je suis assez étonné, je dois dire... Mais je suppose qu'on peut dire que l'éducation de mon père a eu son effet. Il a des idées assez... Disons, particulières sur certains points. "

Il espérait qu'elle n'en demande pas plus à ce sujet, parce que ce n'était pas là des points qu'il souhaitait aborder avec elle, de peur de briser la magie de l'instant. Puis si jamais ils n'avaient plus l'occasion de se voir, inutile de lui donner une mauvaise impression sur sa personne et si jamais d'autres occasions se présentaient... Et bien il aviserait. Ce qui devrait se faire beaucoup plus vite que prévu étant donné que la jeune fille venait d'accepter sa proposition, le faisant sourire plus que jamais.

" M'en voilà sincèrement ravi. "

Jamais il n'avait été aussi heureux que la salle commune ait pu être bondé, le poussant à trouver refuge dans le parc. En effet, si ça n'avait pas été le cas, il n'aurait jamais eu l'occasion de rencontrer la jeune Serdaigle... Lindra. Voilà une nouvelle preuve de son manque d'habitude... Il n'avait même pas eu l'idée de se présenter. Quel nul ! Il se mit mentalement une baffe avant de plonger son regard dans celui de la jeune fille.

" Oui, c'est vrai... J'aurais pu y penser. Moi c'est Theodore. "

Il fallait voir là-dedans un excellent signe. En effet, ils avaient maintenant de nouvelles opportunités pour se revoir, ce qui était une pensée plus que réconfortante aux yeux du Serpentard. C'était peut-être pour cela qu'il se sentait un peu plus libre de parler.

" Tu sais... Avant qu'on ne se rencontre dans le parc, je n'ai jamais eu l'occasion de passer un moment aussi... Agréable, avec quelqu'un. "

Il se permit un sourire, dans l'intention de cacher le léger rosissement que prenaient ses joues. C'était la première fois qu'il était aussi franc avec quelqu'un mais il ressentait le besoin de le lui dire.

" Ca peut te paraître un peu bizarre... J'imagine. Mais je... Enfin, c'est... Il fallait que je te le dise. Parce que c'est important pour moi. "

Décidément, il commençait à faire vraiment très chaud ici. En plus, il n'était même pas capable de parler sans hacher ses phrases... De quoi véritablement passer pour un nul aux yeux de... Lindra.

Invité

Lorsqu'elle vit les yeux du jeune homme pétiller autant qu'elle sinon plus en apprenant qu'ils allaient dans un futur proche passer du temps ensemble pour se promener, Lindra ressentit elle aussi cette impression de chaleur qui envahit le corps et nous fait se sentir beaucoup plus léger. Ainsi donc, il pensait tenir son comportement des idées que lui avait transmis son père...Elle aurait peut-être - plutôt sûrement - en savoir d'avantage mais elle vit qu'il n'insistait pas sur ce sujet et elle préfère fait comme s'il n'en avait pas parlé, histoire de ne pas les brusquer. S'ils commençaient tous deux à parler de leurs histoires familiales, cela tournerait au vinaigre et il était tout simplement inconcevable pour elle de gâcher ce moment. Elle sentait qu'il ne trichait pas, il disait réellement le fond de sa pensée et savoir qu'il lui accordait une part d'intimité resprésentait beaucoup pour elle. Ils s'étaient tous deux confiés et apparement, cela faisait trop longtemps qu'ils ne l'avaient pas fait auprès d'une personne totalement étrangère, incapable de les juger. Elle évita cependant plus d'une fois de croiser son regard, trouvant que son rythme cardiaque était loin d'être normal, ce qui ne l'empêchait pas de l'écouter attentivement, voire de boire ses paroles.

Ainsi donc, il s'appelait Theodore. Beau prénom pour un beau jeune homme...Décidémment, elle allait vraiment le voir comme son preux chevalier ! C'est alors qu'il se confia sincèrement une nouvelle fois et elle ne put douter de ses propos. En plus d'avoir du mal à se l'avouer, cela devait être encore plus difficile de confier ses sentiments à quelqu'un d'autre. Lindra fut enchantée et en même temps très gênée. Troublée, elle se sentit dans l'obligation de le contredire, sentant plus que jamais sa température monter en flèche. Elle baissa légèrement la tête, ce qui eut pour effet de cacher quelque peu son visage grâce à ses cheveux.

" Je ne pense pas que ce soit moi qui...A vrai dire je ne sais pas. Pour moi aussi, j'ai l'impression que cette rencontre m'a changé mais...ça paraît tellement insensé ! "

Elle releva la tête, se moquant totalement qu'il puisse voir qu'elle rougissait. Elle planta une nouvelle fois son regard dans le sien et ajouta avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit.

" Comment peut-on avoir tellement de mal à discuter avec ceux qui nous entourent et se sentir si proche d'une personne qu'on vient de rencontrer ? "

Elle eut un sourire léger et continua.

" J'ai l'impression qu'on est pareil...et je me sens vraiment bien. On ne s'est échangé que quelques mots...pourtant, je crois que je te connais par coeur. "

Elle détourna son regard cette fois et dit une ultime phrase qui dit exploser son thermomètre interne.

" J'aimerais vraiment te connaître par coeur Theodore... "

Sujet: Re: Un Serpentard au Parc Jeu 3 Jan 2008 - 0:05

La situation prenait une tournure à laquelle ne se serait jamais attendu Theodore. Il fallait dire que c'était la première fois qu'il s'y voyait confronté et comme il n'avait rien fait pour le choisir, il se sentait un peu perdu. D'ailleurs, il ne savait même pas vraiment ce qu'il se passait étant donné que c'était là des sujets qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'aborder avec sa famille. Tout ce qu'il savait, c'était que ce qui arrivait était vraiment merveilleux, tant cela lui apaisait l'âme. Il pouvait même dire qu'il n'avait jamais rien connu de plus exceptionnel jusque là. Lui qui avait eu une vie plutôt difficile ces derniers temps sentait qu'il en arrivait à la fin, tant il avait l'esprit occupé par d'autres pensées, bien plus agréables. Lindra avait un effet incroyable sur lui... Et c'était quelque chose de vraiment troublant. Comment une telle chose était-elle possible ? Ils se connaissaient à peine... Et encore de manière superficielle... Enfin, c'était là ce qu'il essayait de se persuader. La vérité était qu'ils se connaissaient certainement mieux qu'ils ne connaitraient jamais personne d'autre. Leurs âmes semblaient si proches que ce qui concernait l'un trouvait forcément écho chez l'autre. Ca en devenait vertigineux...

Une chose était sûre, il lui était plus que reconnaissant de ne pas en demander plus au sujet de son histoire personnelle. Il se doutait qu'ils auraient l'occasion d'en parler, un jour prochain, voire même qu'il le faudrait, mais pour l'heure, il était inutile d'en dire plus. D'ailleurs, s'il suivait sa théorie précédente, il était fort probable qu'elle ait aussi quelque chose à dire sur elle... Mais certainement pas du genre de ce que lui-même cachait sciemment. Voilà pourquoi il prenait sur lui pour s'ouvrir à elle, sans doute pour déculpabiliser un peu. Cependant, il n'y avait pas que ça. S'il le faisait, c'est qu'il en ressentait l'envie et le besoin, mais aussi qu'il sentait que Lindra pouvait le comprendre mieux que personne.

" Oui, je sais. C'est si... étrange. J'ai du mal à comprendre... Et pourtant, c'est ce que je ressens. C'est tellement magique... "

C'était le terme. Ca semblait tellement extraordinaire que ça ne pouvait qu'être magique. Mais une Magie vraiment très puissante et très ancienne. Quelque chose capable de les faire atteindre des sommets inégalés. Quelque chose capable de les réchauffer plus que le plus grand des feux. Quelque chose capable de leur faire prendre des couleurs... Des couleurs qu'ils ne souhaitaient plus cacher, mais qui ne faisaient que s'accentuer dès que leurs regards se croisaient, plongeant l'un dans l'autre. C'était vraiment très gênant et pourtant Theodore n'aurait pas voulu le quitter des yeux, tant il l'hypnotisait. Et alors qu'il pensait que ça ne pouvait pas devenir plus merveilleux, Lindra prononça quelques mots qui eurent plus d'effet que tout le reste.

" Je... "

Le Serpentard était vraiment abasourdi. A tel point qu'il ne savait pas quoi dire, ni même quoi faire. Heureusement, la Serdaigle avait détourné le regard, sans quoi il aurait perdu le peu de moyen qu'il lui restait. Pour l'heure, il savait que plus que vouloir discuter avec des dizaines de personnes, il souhaitait juste rester avec elle. Il se sentait tellement bien, mieux qu'il ne l'avait jamais été. Et ça, il en aurait terriblement besoin dans les temps qui viendraient, il le savait au fond de lui. Mais que faire... Il ferma les yeux et inspira un grand coup. Il ne devait pas se laisser emporter par son stress et essayer de calmer quelque peu les battements affolés de son coeur. Tout ce qu'il devait faire, c'était de se laisser guider par son intuition, une nouvelle fois.

Rouvrant les yeux, il tenta de minimiser les tremblements de sa main. Puis, se laissant guider par une aide invisible, il se leva de sa chaise et s'approcha doucement du lit, passant devant la Serdaigle pour s'asseoir à ses côtés, de manière à plonger son regard bleu dans le sien. Sa main glissa délicatement pour prendre celle de la jeune fille avec la plus grande douceur. Le contact était vraiment des plus enivrants pour le Serpentard. Il inspira une nouvelle fois avant de s'adresser à Lindra, la voix quelque peu tremblante.

" Lindra... Je... Je ne sais pas vers quoi ça va mener... Mais ce que je sais, c'est que... Je... J'aimerais plus que tout te connaître par coeur. Je n'ai pas de plus grand désir. "

Il était plus que tiraillé par le stress du moment. Il avait parlé avec son coeur, mais résistait à l'envie de s'éloigner pour le calmer. Aussi terrible que soit cet instant, il ne voulait se trouver autre part. Pour tous les gallions du monde sorcier. Mais là n'était plus la question, le monde sorcier n'existant plus à l'heure actuelle. Il n'y avait que lui, Lindra, le contact de leurs mains réunies, leurs regards plongés l'un dans l'autre et leurs respirations... si proches. C'était tout bonnement destabilisant. Malgré tout, Theo se laissa aller, conduit par son instant sur une sombre voie inexplorée. Il se pencha doucement afin d'effleurer les lèvres de la Serdaigle, délicatement, avec toute la douceur possible... Mais à peine le contact eut-il lieu qu'il se ravisa, revenant en arrière, les joues en feu. Il détourna rapidement le regard, gêné à mort, ne sachant ce qui lui avait pris.

" Je... Excuse moi. Je... n'aurais pas du faire ça. Je sais pas ce qui m'a pris. J'en suis désolé... "

Invité

Alors qu'elle songeait que la tension était à son comble et qu'en prononçant ces mots elle mettait fin à ce calvaire, Theodore en ajouta d'avantage. C'était comme s'ils devaient exprimer des sentiments jusqu'alors refoulés et que le besoin de le faire dans l'urgence était une question de survie. Ils étaient tous deux très timides et visiblement, ne savaient comment se comporter autrement dans une telle situation.
Ce qui se produisait ne pouvait être que magique...oui, c'était le mot approprié. Pourtant, Lindra espèrait qu'il en était autrement, qu'il s'agissait d'autre chose que de la magie car s'il y avait un quelconque sortilège là-dessous et que le charme du moment venait à se rompre, elle se sentirait extrêmement triste. Une chose était certaine, elle n'avait plus envie de le laisser partir mais il fallait dissiper la gêne. Mais comment ? Après de telles révélations - ou plutôt déclarations -, comment se resaisir et paraître des plus sereins ?

Lorsqu'elle lui avoua qu'elle désirait le connaître d'avantage, Theodore hésita encore plus mais finit par lui avouer qu'il voulait lui aussi en savoir plus sur elle. Jamais battements de coeur ne furent plus rapides que les siens, elle en était certaine. Elle songeait réellement au fait de changer de sujet mais elle n'y arrivait pas. Lindra avait envie et surtout besoin de lui expliquer tout ce qu'elle avait sur le coeur mais cela n'était pas nécessaire...Après tout, ils se comprenaient mieux que personne.
Soudainement, Theodore se leva et vint s'installer à côté d'elle. Lindra le regarda faire et sentit sa main prendre la sienne. Elle le regarda alors qu'ils étaient plus proches que jamais. Son enveloppe charnelle s'était évaporée, son coeur se faisait si immense dans sa poitrine qu'elle était persuadée que Theodore le voyait, ou du moins le sentait battre.
En plongeant ses prunelles dans les siennes, elle savait pertinemment qu'elle allait divaguer mais la tentation était trop forte. Elle détailla ses yeux et les moindres traits de son visage pour les imprimer dans son esprit. Lindra fut prise de vertige, comme si elle avait oublié de respirer...quand Theodore se pencha vers elle.

Au moment où leurs lèvres se frôlèrent, Lindra sentit con coeur exploser, purement et simplement. Un volcan en erruption n'aurait fait plus de bruit...et cette lave chaude qui s'était mise à couler plus vite dans ses veines. Même si l'échange avait duré quelques millièmes de secondes, il ne pouvait disparaître aussi facilement de sa mémoire. Elle aussi détourna la tête et clos ses paupières un instant. Elle venait d'avoir trop d'émotions d'un seul coup et pensait réellement basculer. Fort heureusement, elle se trouvait assise et remerçiait le ciel de lui avoir accordé cette chance. Bien que ce baiser eut été très court, il révélait bien plus que n'importe quel mot au monde. Elle ne doutait pas que Theodore était lui aussi tellement heureux de rencontrer une personne avec laquelle il pouvait parler librement l'ait rendu rès émotif et, poussé par l'intuition du moment, il se soit penché vers elle et embrassé. Pour Lindra, c'était différent. L'intuition du moment n'était pas le seul facteur qui la faisait se rendre aussi heureuse...

Alors qu'il se confondait en excuse, Lindra serra légèrement la main qui était dans la sienne. Elle pensait que Theodore devait se sentir affreusement mal et ainsi, elle voulait le rassurer mais aucun mot ne sortait de sa bouche. Après ce moment d'euphorie intense, comment tenter de reparler de la pluie et du beau temps ?! C'était tout bonnement impossible...néanmoins, elle ne savait pas s'il voulait partir, histoire de remettre de l'ordre dans ses idées. Elle ne pouvait toujours pas le regarder mais tenait toujours sa main dans la sienne, ne désirant sous aucun prétexte la retirer. Elle sourit sans explication aucune et murmura calmement, retrouvant quelque peu sa respiration.

" Tu n'as pas à t'excuser... "

Elle était incapable de dire autre chose. Elle ne pouvait pas lui dire que ce baiser lui avait plu et même beaucoup. Elle ne pouvait pas non plus lui confier que même si cela avait été si rapidemment orchestré, elle pensait qu'elle aurait certainement tenté de l'embrasser s'ils avaient eu un autre rendez-vous ensemble. Bien sûr, elle ne pouvait pas agir comme s'il ne s'était rien passé. Elle avait l'impression que sa vie à Poudlard venait de commencer cette après-midi et espèrait plus que tout qu'elle continue.
Néanmoins, elle ne savait toujours pas comment le rassurer et changer de conversation sans qu'ils soient l'un et l'autre affreusement mal. Elle ne voulait pas qu'il parte, craignant que cette après-midi ne fut qu'un songe qui disparaîtrait au moment même où Theodore quitterait la pièce. Et s'ils ne se voyaient plus ? Et s'ils n'arrivaient plus à se rencontrer comme aujourd'hui ? Cette perspective la fit trembler légèrement, tant elle ne voulait pas que cela se produise. Mais comment le fait part à Theodore ?
Alors qu'elle songeait que tout était sans issue aucune, un être - qu'elle considéra pour sûr abominable dans l'instant - vint les tirer de leurs émotions. Mme Pompfresh arriva en trombe auprès d'eaux et fulmina, son visage tournant au rouge-pourpre en découvrant les deux jeunes gens se tenir la main et visiblement très proches. Elle fut déconcertée et leur expliqua - si elle ne criait pas déjà - que l'infirmerie n'avait rien d'un hôtel que si Theodore et Lindra désirait autre chose que se faire soigner, ils n'avaient plus rien à faire ici. Mme Pompfresh les chassa de l'infirmerie, toujours fulminante de rage. En claquant les portes, Lindra ne put s'empêcher de rire. Un éclat cristallin s'échappa de sa gorge alors qu'elle tenait toujours la main de Theodore...

Sujet: Re: Un Serpentard au Parc Jeu 3 Jan 2008 - 19:10

Lorsque Theodore ressentait la magie du moment, ça ne voulait en aucune façon signifier que ce qui se passait était le fait de cette magie. Il était évident que c'était elle qui avait été à l'origine de cette rencontre, et il semblait logique de penser qu'elle avait aussi insufflé au Serpentard le courage nécessaire pour passer à l'acte. Mais au final, elle n'avait fait qu'aider à concrétiser des envies profondément ancrées chez le garçon. Ce qu'il avait fait, il l'avait fait parce qu'il le voulait, plus qu'il n'avait jamais voulu quoi que ce soit. Et c'était ce qui faisait justement toute la force du charme du moment. Un moment d'intense bonheur pour tous les deux, au cours duquel le temps avait été suspendu pour qu'ils puissent en profiter pleinement.

Mais il y mit fin lui-même, bien trop gêné par ce qu'il venait d'accomplir, mû par une force qu'il ne se connaissait pas et qu'on pouvait nommer... Amour. Oui, il en était maintenant sûr. Ce ne pouvait qu'être cela, cette force mystérieuse qui faisait chavirer son coeur dès que son regard croisait celui de Lindra... Lindra. Elle avait été capable d'envouter le Serpentard dès le premier instant et jamais il n'aurait connu sortilège plus agréable. Pour rien au monde il ne souhaitait que cela change. Mais... Peut-être avait-il lui-même brisé le charme. Si tel avait été le cas, il s'en voudrait pour le reste de l'éternité.

Toutefois, il semblait que la situation n'avait pas l'air aussi désagréable que cela aux yeux de la jeune fille. A moins que son état actuel ne le trompe quelque peu, il aurait juré que la main qu'il tenait venait d'affermir le contact... Etait-il seulement possible qu'elle ait apprécié ? Cela voulait-il dire que... Non, il ne devait pas penser ces choses là. Se concentrer sur l'instant présent était déjà bien suffisant. Inutile d'imaginer des choses qui ne seraient peut-être jamais.

Les quelques mots qu'elle prononça ensuite le rassurèrent d'autant plus, dissipant un minimum la gêne qui le tiraillait. Cela lui permit de reposer son regard sur Lindra, bien qu'il avait toujours les joues en feu. Cependant, une chose était sûre, il n'avait pas la moindre envie de partir, aussi mal qu'il ait pu être. Certes, si les choses avaient pris une autre tournure, il n'aurait pas poursuivi... Mais étant donné la réaction de la jeune Serdaigle, il déculpabilisait de son audace et se permit même un léger sourire.

Seulement voilà, tout ne continua pas dans la même voie puisque madame Pomfresh vint les déloger vite fait bien fait de l'infirmerie, prétextant qu'il ne s'agissait nullement d'un club de rencontre et d'autres choses que Theodore n'écouta plus, trop absorbé qu'il était dans sa contemplation. Une fois qu'ils furent devant la porte, le Serpentard ne put s'empêcher de sourire tant le rire de Lindra avait le pouvoir de lui faire tourner la tête. Il se rendit compte que le petit intermède qui avait eu lieu avait permis de relâcher la tension qui le tiraillait tant. Ce n'était pas une mauvaise chose en soi, puisqu'il était redevenu maître de ses moyens. Cela dit, il ne savait pas trop quoi faire sur le moment. Il pourrait repartir, rentrer dans sa salle commune en espérant qu'ils aient la chance de se revoir... Mais il pourrait aussi en profiter pour passer davantage de temps avec elle...

" Je sais qu'il s'est passé beaucoup de choses aussi, si tu voulais qu'on en reste là pour l'instant, je comprendrais... "

Il comprendrait, certes, mais ce n'est pas pour autant que ça ne lui ferait rien. Tout ce dont il avait envie était de rester encore un peu avec elle, repousser au plus tard possible la séparation qui aurait finalement lieu.

" Mais sinon, que dirais-tu d'aller marcher un peu dans le parc... Pour profiter encore un peu de cette magie. "

Un sourire toujours affiché sur le visage, il ne lâchait pas la main de Lindra, espérant au plus profond de son âme qu'elle accepte de lui faire cette faveur.

Invité

Le fait que cet intrus - oui, on pouvait l'appeler comme ça - soit intervenu pour les faire disparaître de son domaine n'était pas une si mauvaise chose après tout...Lindra et Theodore semblaient tout d'un coup beaucoup plus lestes, comme si on leur avait retiré un poids des épaules. Lindra surprit le regard du jeune homme mais ne détourna pas les yeux cette fois, trop contente de pouvoir plonger ses prunelles dans son regard limpide aux couleurs ennivrantes. Elle faisait mine de ne pas avoir remarqué qu'elle tenait toujours sa main. Au cas où il ferait la moindre réflexion à ce sujet, elle s'excuserait platement et la relâcherait certainement...mais il ne dit rien. Pouvait-elle croire que cela ne le gênait pas tant que ça ? Après ce qui venait de se passer, oui. Aussi, lorsqu'il s'adressa à elle, Lindra l'écouta attentivement tout en détaillant encore davantage les expressions de son visage.

" Je sais qu'il s'est passé beaucoup de choses aussi, si tu voulais qu'on en reste là pour l'instant, je comprendrais... "

Ces mots venaient de résonner en elle comme une sentence. C'était pire que tout...Comment pouvait-elle songer à mettre un terme à cette rencontre, sous prétexte qu'elle ait été quelque peu...disons bousculée par plusieurs évènements ? Il n'en était pas question. Elle ne le désirait pas. Mais qu'en était-ce de Theodore ? Peut-être que c'en était assez pour lui ? Avait-elle seulement songé à ce qu'il ressentait en ce moment ? Elle se sentait égoïste et horriblement triste. Le fait même de devoir le laisser partir maintenant c'était...impensable. Elle n'osa cependant pas le regarder de manière implorante, sentant qu'elle paraîtrait des plus ridicules et pathétiques. Bien que ces mots l'aient un peu abattue, elle sentait toujours la main du jeune homme au creu de la sienne et prenait cela comme une preuve. Une illusion sans doute...comme toute cette après-midi. Elle releva la tête pour lui dire au revoir, croyant qu'il en avait terminé mais il ajouta avant qu'elle ne puisse prononcer le moindre mot une demanda à laquelle, pour toute réponse, son visage s'illumina d'un sourire flamboyant. Comment résister à une telle proposition ? Passer du temps dans un lieu magique tant sa splendeur est à couper le souffle et tout cela...avec la personne qu'elle désirait connaître le plus.

" Même si je le voulais, je crois que je ne pourrais pas refuser ton offre. Je me sens trop bien pour rompre le charme... "

Elle planta à nouveau son regard dans la sien et rit une nouvelle fois.

" Allons-y ! "

Sans attendre de réponse, elle commença à marcher en direction des escaliers pour se rendre au parc. Elle avait envie de hurler à toutes les personnes qu'elle rencontrerait son état de béatitude. Et cela grâce à lui, grâce à cette rencontre...

* J'ai l'impression de voler...comme portée par un ange. Et cet ange c'est toi. *

Sujet: Re: Un Serpentard au Parc Jeu 3 Jan 2008 - 23:23

Theodore était sur un petit nuage, et c'était là la manière la moins poétique d'expliquer l'état d'euphorie dans lequel il se trouvait. Un état tel que quiconque aurait eu la capacité de lire ses pensées se serait trouvé profondément troublé. En effet, était-il simplement imaginable qu'un Serpentard de Sang-Pur puisse seulement... tomber amoureux ?! Non, certainement pas... Du moins, c'était sans doute là l'un des préjugés à l'égard des Verts et Argents. Mais à l'heure actuelle, Theo s'en moquait comme d'une guigne, il avait tellement mieux à faire, comme détailler le visage de Lindra d'une manière telle que si d'un coup, il disparaîtrait, gravant chaque détail dans sa mémoire. Dans son coeur, il n'y avait plus de gêne, plus de honte, juste des battements rapides qui lui rappelaient son état. En cela, il pouvait être redevable à madame Pomfresh. C'est aussi pourquoi il n'avait pas la moindre intention de lui lâcher la main, aussi longtemps qu'il le pourrait.

Mais s'il avait su les réactions que sa phrase suscita chez la jeune fille, il aurait choisi une toute autre tournure. Il se prenait à espérer que, comme pour tout le reste, ces sentiments qu'il éprouvait à son égard puissent, même à moindre échelle, être réciproques. Aussi, il voulait plus que tout éviter de la blesser et faire son possible afin de la maintenir éloignée de tous ces maux qu'il avait lui-même connu. Et ça, rien ni personne n'aurait pu lui faire changer, tant la jeune fille comptait à ses yeux. Sa vie avait toujours été vide, surtout depuis l'âge de ses huit ans. Aussi, maintenant que sa vie prenait enfin tout son sens, il ne voulait pas s'en priver, pour peu que c'était ce dont avait envie Lindra. Ah, Lindra... Elle n'aurait pu prononcer meilleures paroles que celles qui quittèrent ses lèvres... Une phrase qui eut l'effet d'une bombe rose au coeur de Theodore, répandant en lui des sentiments d'amour plus forts que jamais, son sourire devenant plus grand qu'il ne l'avait été jusque là. Et le bonheur que dégageait alors la Serdaigle lui fit espérer le meilleur à leur sujet.

Il la regarda partir en direction de l'entrée du château avant de lui emboiter le pas, plus léger que jamais, transporté littéralement par les sentiments qui l'animaient. Contrairement au passage à l'allée, il ne lançait plus des regards noirs, mais des regards victorieux aux élèves qui passaient, ce qui devait plus que les intriguer. Nul doute que la procession du Serpentard et de la Serdaigle alimenterait les ragots des prochains jours à Poudlard, mais ça il s'en moquait vraiment. Pis ce ne serait pas comme si c'était la première fois. Il accéléra le pas pour remonter à son niveau et, avec un délicatesse absolue, glissa sa main dans celle de la jeune fille, lui adressant un sourire radieux.

" Tu sais Lindra, moi aussi je me sens vraiment bien. "

Son sourire se fit encore plus lumineux.

" Et quoi que tu puisses en dire, je sais que c'est grâce à toi. Je le sens. Ici. "

C'est tout rougissant qu'il leva sa main libre pour la poser sur son coeur, soulignant ce qu'il ressentait au plus profond de son âme mais qu'il n'osait encore avouer par des mots. Ils finirent par arriver devant l'entrée et le spectacle qui s'offrait à eux était des plus enchanteurs. Et savoir qu'il allait le passer auprès de la plus charmante des jeunes filles ne le rendait qu'encore plus merveilleux.

" Tu as un coin que tu préfères ? "

Après tout, peut-être que Lindra avait, dans l'immensité de ce parc, un lien qu'elle préférait plus que les autres et qui aurait la possibilité de la rendre plus joyeuse qu'elle ne l'était déjà. Et si ce n'était pas le cas, il avait toujours la possibilité de la guider jusque là où lui passait tout son temps libre, partageant ainsi avec elle un peu plus de son âme.

Invité

En se dirigeant vers les escaliers, Theodore sur ses talons, Lindra remarqua que tous les regards étaient tournés vers eux, comme si un immense halo de lumière éclatante de bonheur les entourait. Elle sentit la main de Theodore se glisser dans la sienne et referma ses doigts sur celle-ci. Alors qu'il lui disait ces mots tendres tout en ne la quittant pas des yeux, elle le dévorait du regard. Peu importe ces chuchotements, ces regards acusateurs, soupçonneux, curieux ou encore ces doigts pointés dans leur direction, plus rien ne comptait. Simplement eux, main dans la main en direction du parc. Lorsqu'il l'assura à nouveau qu'elle était la source de son état actuel, et ce en mettant sa main sur son coeur, elle crut chavirer vers une terre résolument plus belle que n'importe laquelle.
Le monde auquel ils appartenaient désormais était des plus merveilleux et rien ni personne ne pouvait les en séparer. Plus un seul souci, un seul nuage sur ce ciel d'un bleu azur ateignant la perfection...

Ils arrivèrent à l'entrée du château et eurent le plaisir de profiter d'une vue imprenable sur le parc enneigé. Ce spectacle se passait de commentaires. Rien à redire, sinon qu'elle n'aurait voulu le partager avec personne d'autre que lui. Il lui demanda si elle avait un endroit favori et bien qu'elle dut se creuses les méninges, aucun de ceux qu'elle connaissait ne valait vraiment le coup d'oeil. Elle se tourna alors vers le jeune homme et annonça, quelque peu déconfite.

" Je n'ai pas de préférences...peut-être que je ne connais pas assez le parc pour choisir un lieu particulier. Tu as une idée précise de là où tu voudrais aller ? "

Elle scruta son regard à la recherche d'un indice, une réponse positive en fait. Peut-être lui ferait-il découvrir un endroit somptueux, magique ou encore spécial à ses yeux...Bien qu'elle souhaitait réellement tout connaître de lui, elle espèrait qu'il ne lui dévoilerait pas tout. Le fait qu'il y ait une part de mystère chez l'autre représentait en quelque sorte un charme supplémentaire...Une légère brise passa près d'eux et Lindra reserra légèrement la main de Theodore, histoire d'être certaine qu'elle la tenait toujours. Jamais main ne fut si tendre et douce que la sienne. Désormais, elle pouvait se permettre de rougir sans être découverte...la fraicheur de l'instant rosissant naturellement ses joues...
Elle attendait, impatiente de découvrir la réponse du jeune homme.

hj : désolée d'avoir été si longue !!! Je n'ai pas eu accès à l'ordi pendant plus de deux jours...j'ai même pas pu me rattraper avec le poste que je trouve trop court...u.u Je te promets de faire mieux la prochaine fois !!! Encore désolée !

Sujet: Re: Un Serpentard au Parc Dim 6 Jan 2008 - 22:57

Devant le spectacle du parc sous la neige, la chaleur de la main de Lindra dans la sienne, son regard posé sur la jeune fille, Theodore savait que nulle part ailleurs sur Terre n'existait un lieu meilleur. Son paradis, il l'avait trouvé et il savait qu'il ferait tout pour qu'il ne soit pas qu'un instant fugace, mais qu'il dure aussi longtemps que faire se peut. Quoi qu'en dise sa famille, et surtout quoi qu'en dise son père. S'il le fallait, il serait prêt à l'affronter pour défendre la vision qu'il avait aujourd'hui de son futur, vision qui n'était jusque là qu'un vague flou, toujours plus noir qu'autre chose. Mais pour la première fois, il y voyait briller un soleil flamboyant, un soleil qui avait pour nom... Lindra.

Le jeune Serpentard avait plus que tout envie de passer son temps avec la Serdaigle de son coeur afin d'en apprendre davantage sur elle pour apprécié toujours plus le temps qu'ils passeraient ensembles. Mais jusqu'où pousser sa connaissance de l'autre, ça il ne le savait pas. En effet, ils se devaient de garder des choses pour eux, de ne pas tout révéler. Mais que garder pour soi ? C'était là, la question que se posait Theodore, parce qu'il avait un grand doute à présent. Devait-il révéler son ascendance à la jeune fille ou bien la taire... Le risque serait alors qu'un autre ne le lui apprenne et qu'elle lui en veuille par la suite de n'avoir rien dit... Mais s'il décidait de le faire, devait-il tout dire maintenant ou attendre une future rencontre... Qu'elle serait la réaction de Lindra à ce sujet... Tant de questions et pas la moindre réponse.

Il était sûr que la jeune fille allait le voir, parce qu'une telle indécision ne pouvait pas ne pas marquer le visage. Et vu comme ils arrivaient à se comprendre, il était impensable qu'elle ne se rende pas compte que quelque chose le préoccupait. A moins qu'il ne se soit trompé à son compte, mais ça il espérait que ce ne soit pas le cas. Une chose était sûre, il n'aurait plus de question à se poser si elle-même le questionnait... Mais le ferait-elle ? Difficile à dire. Pour l'heure, il pouvait penser à autre chose, se concentrant sur le parc.

" Il y a bien un endroit. Il n'a rien de particulier en lui-même, mais j'aime y passer mon temps. Et maintenant, j'aimerais vraiment beaucoup pouvoir le passer avec toi, ce temps. "

Il plongea encore une fois son regard dans celui de la jeune fille, y cherchant le réconfort qu'elle parvenait à lui donner par ce seul moyen avant de l'entraîner dans le parc, se dirigeant vers le lieu où il se trouvait avant qu'il ne la rencontre. C'était une petite butte à l'écart du château au sommet de laquelle se trouvait un magnifique saule pleureur. Ses branches tombantes formaient une voute feuillue qui protégeait le sol à son pied. Quand on s'asseyait sous ce vénérable ancêtre, une avait une vue plongeante sur le lac gelé et, au-delà, l'ombre de la Forêt Interdite sur laquelle se répandait la lumière orangée du soleil couchant, conférant à cette somptueuse vision une aura magique. Mais ils n'y seraient pas avant quelques minutes, surtout s'ils prenaient le temps de marcher. Pour l'heure, Theodore avait autre chose à l'esprit. Quelque chose qu'il se devait de savoir, maintenant. Il ne pourrait pas le supporter si, après un certain temps, cela mènerait à un désastre. Il inspira profondément, tentant de se donner du courage.

" Lindra... Tu as dit vouloir me connaître par coeur... Je n'en doute pas, mais... Qu'en serait-il si... Si tu apprenais des choses sur moi qui ne seraient pas agréables. Que l'on pourrait même qualifier... d'odieuses. "

Il ne la regardait pas, se doutant de la difficulté d'une telle question.

" Si tu ne veux pas répondre, ce n'est pas grave... Mais je voudrais savoir... J'en ai besoin. "

HJ : Ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave ^^ Ca nous arrive à tous. Je suis patient ^^ Et ton post était très bien, je t'assure ^^

Invité

Il lui répondit au bout d'un certain moment mais...son visage avait soudainement pris une expression bien différente. Il semblait inquiet, soucieux et même...effrayé. Etait-il seulement possible qu'il ne partage pas totalement avec elle ce paradis terrestre ? Cet air si troublant qui l'avait la terrorisait. Elle se sentait comme prisonnière d'un sentiment inconnu, auquel elle ne pouvait rien changer. Combien elle aurait aimé être dans sa tête pour découvrir la raison de ce changement...
Elle se posa des questions quant à son comportement. Allaient-ils trop vite ? Après tout, ils ne se connaissaient que depuis cette après-midi et semblaient déjà partager toute une vie ensemble...L'avait-elle brusqué ? Avait-elle dit quelque chose de mal ? Quelque chose qui l'aurait blessé au point que ce ciel magnifique qui était le leur soit caché par un nuage chargé de colère ou de peur ? Elle tentait de chercher son regard, plus anxieuse que jamais...Les mots qui quittèrent alors ses lèvres et son regard chaleureux vinrent troubler ses pensées et la rassurèrent. Elle se garda donc de tout commentaire...Elle trouverait bien le temps de connaître la raison de son inquiétude soudaine.

Ainsi donc, ils se rendaient main dans la main dans un endroit aimé par Theodore. S'il l'était pour lui, il le serait certainement tout autant sinon plus pour Lindra. Savoir qu'elle allait connaître de nouvelles choses sur lui la rendait très enthousiaste et la perspective d'un prochain rendez-vous, puis d'un autre et encore un autre se mit à envahir ses pensées. Elle n'avait d'yeux que pour lui et se fichait pas mal de la réaction de leur entourage. Quoique...le père de Theodore et le sien pourraient s'entendre, étant tous deux allés à Serpentard ? Elle s'imaginait déjà à une réunion de famille...mais chassa rapidemment cette vision de son esprit, ne sachant comment faire sans sa mère. Même si elle était présente, elle n'avait plus goût à rien et n'aspirait qu'à se laisser mourir. Comment pourrait-elle se rendre compte du bonheur de Lindra ?

Ce n'était pas le moment de se sentir mal...après tout, ils étaient tous deux dans le parc et partageaient un instant des plus doux...pourquoi tout gâcher maintenant ? Lindra se resaisit, sentant toujours la main du jeune homme dans la sienne. Rien au monde ne pouvait être plus rassurant...C'est alors que Theodore interrompit son débat intérieur en prenant la parole et, de la même manière que son expression avait soudainement basculé, le ton de sa voix changea immédiatement. S'il n'avait pas été sûr de lui auparavant en raison de la gêne qui s'était installé entre eux, cette fois-ci, il paraissait des plus perplexes et ça n'avait rien à voir avec une gêne quelconque, ce qui eut pour effet de rendre Lindra encore plus inquiète. Bien qu'il ne la regardait pas, ses proprs avaient le don de la faire un tant soi peu paniquer...Pourquoi lui demandait-il cela ? De quelles choses abominables parlait-il ? Elle ne comprenait pas vraiment mais tenta de réfléchir au mieux pour répondre à cette question. Elle serra doucement sa main dans la sienne et le regarda. Elle répondit sérieusement, sans cacher son inquiétude.

" Je ne sais pas...Je suppose que cela dépend de ce que tu entends par ' choses odieuses '...Tu as l'air tellement préoccupé, je me sens vraiment impuissante... "

Elle le regarda presque implorante et se rapprocha doucement de lui avant d'ajouter plus tendrement.

" Tu n'es pas obligé de m'avouer tout ce qui te tracasse maintenant mais...sache que je peux t'écouter sans porter un quelconque jugement. Je préfère que tu me le dises toi, que ce soit maintenant ou plus tard mais...j'ai confiance en toi. "

Elle posa sa main droite sur la joue gauche de Theodore et lui sourit légèrement. Elle était vraiment inquiète et espèrait qu'il se confie à elle, même si cela devait prendre du temps, elle serait patiente. Pour lui.

Sujet: Re: Un Serpentard au Parc Mar 8 Jan 2008 - 1:30

La plupart du temps, aux yeux des élèves de Poudlard, les Serpentards étaient des gens desquels il fallait se méfier comme de la peste, tant ils avaient l'habitude de toujours cacher leur nature profonde afin de mieux duper leur cible. C'était un peu dans cet état d'esprit que se trouvait Theodore. Il avait l'impression de mentir de la plus horrible des manières à Lindra et ça, ça lui était pire que tout. Certes, il ne lui mentait pas au sens propre du terme, mais il lui cachait des choses sur son identité véritable. Il était vrai qu'ils ne se connaissaient que depuis une après-midi, tout au plus, par conséquent il était encore prématuré pour lui de penser de cette manière. Cependant, il trouvait que ce qu'il cachait était d'une telle importance que cela le préoccupait énormément.

Ce dont il avait le plus peur était que la jeune fille décide de ne plus le voir et même de le fuir si jamais elle venait à apprendre cela. Et cette inquiétude était d'autant plus ancrée qu'il ne pouvait rien faire pour changer ce sang qui coulait dans ses veines et qui faisait de lui celui qu'il était. Il ne voulait bien sûr pas effrayer la Serdaigle, mais il avait tellement peur de la perdre... Il se demandait s'il était vraiment bon de s'attacher aussi rapidement à quelqu'un, mais même dans le cas contraire, il n'aurait rien pu faire contre. Il s'en voulait aussi horriblement de gâcher un tel instant avec ses préoccupations futiles. Le mieux aurait été d'attendre avant de s'attacher à cela, de manière à ce qu'ils aient pu passer au moins un moment heureux ensemble. Mais il avait aussi peur qu'une fois cela terminé, les choses soient encore plus difficiles. C'est pourquoi il décida de ne pas faire durer plus longtemps le supplice. Il était conscient des sentiments d'inquiétude qu'il pouvait provoquer avec de tels propos et c'est après coup qu'il s'en voulut. Il n'aurait pas du le demander comme cela. Il avait manqué de tact. Quand il sentit la main de Lindra serrer un peu plus la sienne, il reposa son regard sur elle. Les paroles qu'elle eut pour lui le rassurèrent, le poussant à lui faire confiance comme il l'avait voulu... Sentiment qui s'accentua de plus belle lorsqu'il sentit la douceur de sa main sur sa joue.

" Lindra... Je ne voulais pas te faire peur, excuse moi. Mais les choses ne sont pas si faciles à dire. "

Il inspira profondément avant de la regarder droit dans les yeux.

" Je tiens à te le dire. Je ne veux pas te cacher ce genre de chose, c'est trop important. Tu sais que je suis à Serpentard... Par conséquent, tu peux t'imaginer à quel sorte de famille j'appartiens. Je m'appelle Theodore Nott... Peut-être ce nom t'évoque-t-il quelque chose. "

Il fit une pause, scrutant son regard pour essayer de le percer à jour afin d'imaginer ce qui lui traversait alors l'esprit. Il était probable que ce nom lui soit inconnu, mais on ne savait jamais. Ses parents, par de multiples possibilités, avaient pu être amené à en parler et donc, elle aurait pu être au courant. Mais il espérait que ce ne soit pas le cas, sans quoi il serait nettement perdant.

" Si ce n'est pas le cas, je dois t'en dire plus. Ce qui me dérange, ce n'est pas l'histoire de ma famille. Elle est telle qu'elle est et je suis fier d'en faire partie. Mais ce qui me préoccupe... Et qui me fait horriblement peur, c'est mon père. "

Il ferma un moment les yeux, se redonnant du courage en pensant à cette main qu'il sentait dans la sienne. Il avait du respect pour son père, comme n'importe qui. Mais cet homme l'effrayait d'une manière inimaginable. Il n'avait rien d'humain... Aucun sentiment... Jamais. Aussi, Theodore l'avait toujours craint, davantage encore depuis le départ de sa mère. Alors que dire quant aux événements de l'été précédent ?

" Je n'ai pas voulu t'en parler plus à l'infirmerie pour cette raison. Il a fait des choses dont je ne suis pas fier... Et je suis persuadé qu'il recommencerait sans sourciller si l'occasion lui en était donné. Et ça, ça me terrorise vraiment. Si en l'apprenant tu voudrais partir, je comprendrais... Ce n'est pas simple. Mon père est... un Mangemort. "

Voilà, il l'avait dit. Ce simple mot était le pire supplice pour lui. En effet, par lui, il avouait que son père était un meurtrier, l'un des plus horribles qui puissent exister, mais aussi qu'il était l'un des serviteurs les plus dévoués du sorcier le plus cruel que le monde ait jamais connu. Il était persuadé qu'il venait de mettre fin au rêve et n'osait donc plus regarder Lindra. Son coeur était plus serré que jamais, tant il maudissait son paternel d'avoir suivi une telle voie. Bien sûr, ce simple fait ne changeait en rien celui qu'il était lui-même, mais il allait fortement influencer son avenir. Et il n'était pas difficile de se douter que cet avenir allait être plus proche que jamais. Tout le monde avait entendu parler de l'histoire de la Marque des Ténèbres à la Coupe du Monde de Quidditch... Et les idées les plus folles couraient à ce sujet...

Invité

Impossible de rester de marbre, calme ou encore des plus indifférentes. Elle était tout simplement très inquiète et sur le point de faire une sincop. L'expression de son visage, ses traits, ses yeux, tout chez Theodore semblait figé dans la peur et l'horreur, comme s'il avait toujours été ainsi. Lindra se retenait pour ne pas sentir les larmes lui monter aux yeux. Alors qu'il plongea son regard dans le sien, elle s'y perdit mais n'y décela aucune explication. La raison de son inquiétude, elle ne la connaissait pas et c'était pire que tout. En plus d'être impuissante, elle ne pouvait pas l'obliger à dévoiler ce qui le tracassait. S'il était perdu, elle l'était d'autant plus. Cette souffrance, cette difficulté qu'il avait de lui parler...jamais elle n'aurait imaginé que cela devienne aussi grave. Bien qu'elle n'ait qu'une seule envie, celle de se concentrer afin d'entrer dans ses pensées, elle se retint de le supplier de tout lui dire, afin de mettre un terme à tout ça.

Elle qu'elle croyait atteindre le summum de l'insupportable, il tenta de lui parler une nouvelle fois. Elle enregistra un maximum d'informations, bien qu'elle ne voyait pas où il voulait en venir...Qu'est-ce que sa maison avait à voir là-dedans ? Ou encore son nom de famille ? Est-ce que sa famille refusait catégoriquement qu'il cotoie Lindra parce qu'elle n'appartenait pas à Serpentard ? Allaient-ils en rester là ? Sa tête était un vrai brouillon et le fait qu'il lui annonce cela d'une traite n'aidait pas les choses. Lorsqu'il lui parla de son nom de famille, celle secoua la tête, avide d'en savoir davantage...Ainsi donc, cela avait un rapport avec sa famille, ou plus précisément son père. Le fait que Theodore ait peur de son père lui rappelait vaguement quelque chose. Bien que celui de Lindra n'ait jamais rien fait qui puisse la rendre méfiante à son sujet, il était de moins en moins présent chez eux et ne discutait pour ainsi dire jamais. Il était toujours occupé ça et là et Lindra n'avait pas cherché à en savoir davantage. Aurait-elle du..? L'expression de Theodore changea à nouveau et cette fois-ci, elle remarqua son regard explicite. Son estomac en fut retourné. Il avait été si protecteur avec elle et maintenant...il semblait fragile. Elle reserra encore sa main dans la sienne, comme pour tenter de le rassurer.

C'est alors qu'il prononça des mots inimaginables. Des termes si forts qu'elle se plaqua les mains sur sa bouche, ne pouvant plus retenir ses larmes qui coulèrent sur ses joues à grande vitesse. Elle retint un cri et baissa la tête, sentant sa voix quitter son être pour de bon. Elle se mit à trembler légèrement et laissa se déverser des larmes sans comprendre pourquoi elles ne pouvaient plus s'arrêter de couler. Si cette situation était pénible pour elle, elle devait l'être davantage pour Theodore. Le noeud qui s'était formé dans son estomac remonta jusque dans sa gorge et elle dut se redresser pour inspirer profondément avant de manquer d'air. Elle affronta le regard de Theodore en secouant la tête, tentant de nier ce qu'il venait de dire. Le regard qu'elle lui lança n'avait rien d'un regard de reproches et même si elle ne pouvait pas ne pas avoir peur, elle essayait de lui faire comprendre qu'elle ne lui en voulait pas. Elle reprit sa main dans la sienne et calma ses sanglots. Elle le regarda à nouveau dans les yeux et s'efforça de dire.

" Tu n'es pas lui...Tu...Tu n'es pas ton père. "

Sous le coup de l'émotion, elle serra ses bras autour de sa taille, ferma les yeux et ajouta, retrouvant sa voix.

" Tu n'es coupable d'aucun crime et...même si...c'est difficile à accepter...je...j'en serais capable. "

Sujet: Re: Un Serpentard au Parc Lun 14 Jan 2008 - 1:52

Une chose était sûre, Theodore était particulièrement conscient de la difficulté que ses propos risquaient de créer à Lindra. D'une part, il avait du lui faire ressentir une inquiétude terrible en la laissant dans l'ignorance de ce qui le tourmentait. Dans d'autres circonstances, il aurait pu se réjouir de savoir qu'elle manifestait de tels sentiments à son égard, car cela voulait dire, dans une certaine mesure, qu'elle tenait à lui et que peut-être, il y avait l'infime possibilité qu'elle éprouve des sentiments pour lui. Malheureusement, il était dans un tel état de frayeur psychologique qu'il n'avait pas la capacité d'y penser pour le moment. D'autre part, ce qu'il avait à lui dire était peut-être bien pire encore que le silence complet dans lequel il persistait pour l'instant. De quoi lui faire se demander comment réagir.

Mais il avait finalement choisi de lui faire une confiance totale et de ne rien lui cacher, parce que lui tenait beaucoup à elle, malgré le fait qu'ils ne se connaissaient que depuis peu de temps, et qu'il était persuadé que le mensonge risquait de tout détruire. Au fond de lui, il aurait plus que tout aimé que ce ne soit qu'une simple histoire d'intolérance de sa famille. Les choses auraient alors été tellement plus faciles. Mais non, la vérité était bien pire... Qu'allait en penser Lindra ? Il avait peur de le savoir.

Et cette peur pouvait se lire sur son visage, mêlée à la terreur qu'il éprouvait à l'égard de son père. Il savait que c'était là quelque chose que ne pouvait pas comprendre Lindra, car elle n'avait certainement pas la moindre idée de ce qu'était la vie sous l'égide d'un Mangemort. On pouvait avoir un père autoritaire à l'extrême que ce n'était encore rien de plus qu'un infime aperçu de ce à quoi ressemblait sa vie. Face à monsieur Nott, il n'était rien, rien qu'un simple pion qu'il pouvait façonner dans le but de prendre sa suite le jour venu. Mais ça, jamais Theo n'en aurait envie, seulement il n'avait pas la force de s'y opposer. Jusqu'à présent, ça n'avait guère été important, sa vie n'ayant rien de très attrayant, ce qui expliquait ses difficultés à se lier aux autres. Cependant aujourd'hui, tout était différent. Il y avait Lindra. La jeune Serdaigle avait eu le pouvoir de changer sa vie, de lui donner un sens, et pour elle, il était prêt à tout changer. Pour elle, il irait décrocher la Lune.

La réaction de la jeune fille aurait pu sembler démesurée, mais le Serpentard ne la comprenait que trop bien. C'est pourquoi il ne fit rien pour l'arrêter, la laissant évacuer au maximum cette horreur qu'elle devait alors ressentir. Il souffrait de voir un tel regard sur le visage de Lindra, tant il aurait voulu lui éviter cette épreuve terrible, mais il n'y pouvait rien, plus maintenant. Il ne savait pas non plus comment réagir, tant il avait peur d'être rejeté comme il l'aurait sans doute mérité. Cependant, les paroles qu'elle eut à son égard furent les plus belles qu'il n'eut jamais entendu. Malgré ce poids énorme qui pesait sur ses épaules, elle ne lui en voulait pas et se montrait même prête à poursuivre sa route avec lui. Jamais, ô grand jamais, il n'aurait voulu en espérer autant.

Ragaillardi par ces révélations, il serra la main de la jeune fille avant de l'attirer vers lui. Il passa ses bras autour d'elle d'un geste protecteur, conscient de la peur qui pouvait la saisir, peur dont il était responsable. Il ne voulait pas qu'elle soit seule face à cela. Les larmes aux yeux tant il était ému, il releva le visage de Lindra pour plonger son regard dans le sien. La voix sanglotant, il tenta de reprendre la parole, aussi difficile que ce fut.

" Je... Lindra... Merci. De tout mon coeur, merci. "

Il passa ses doigts sur le visage de la jeune fille dans le but de sécher ses larmes, s'en voulant encore d'en être responsable.

" Mais s'il te plaît, n'ait pas peur. Je sais que ça doit être terrible pour toi, mais sache que je ferais tout pour te protéger. Je ne veux pas que ce soit un fardeau pour toi parce que... "

Il inspira profondément, prenant un nouveau risque, mais il sentait que c'était le moment de le révéler.

" Parce que je t'aime. "