L'obscurité s'était emparé de la pièce, seule une lueur faible se dégageait de la baguette d'une silouette floue, paresseusement affalé sur un fauteil. La lumière n'éclairait qu'une petite partie du mur face à la silhouette, une vieille pendule indiquait vight-trois heures quinze. „Encore en retard“, voici les uniques sons qui traversèrent les lèvres de l'homme. Car c'était un homme. Sa voix grave ne trahissait personne et surtout pas Alexander s'il avait été à l'heure. Le même silence sinistre remplis la salle quelques secondes plus tard. Il ne fut rompu qu'après plusieurs heures. Une musique bruyante, un freinage d'urgence suivit d'éclats de rires. La silhouette se redressa et contempla le mur, attendant patiemment que son invité daigne se montrer.

ALEX: „Appel moi demain, j'ai un plan d'enfer en vue... J'te promet ça vaut le coup !“

Une main se resserra autour de l'accoudoir. Il prenait son temps qui plus est... C'était définitif, il n'avait plus la moindre idée de ce qui l'avait poussé à lui donner rendez-vous. Il était et resterait toujours le même. Un petit imbécile égocentrique et sans le moindre respect. Une lumière aveuglante emplis le living room. Les yeux d'Alex se posèrent immédiatement sur le regard accusateur de son jeune frère.

CHRIS : „Tu es en retard...“
ALEX: „Tu fais bien sérieux là. Mais surtout un peu peur... [rires]C'est assez sinique comme ambiance. Qu'es ce que t'avais prévu exactement ?! Me foutre les chtons ?“
CHRIS : „Tu es saoul.“
ALEX: „Wahou et observateur avec ça...plus sérieux Me fait pas la morale petit frère, ce n'est pas ton rôle.“
CHRIS : [silence]
ALEX: „Alors petit frère, que voulais-tu de moi ? De l'argent de poche ou juste ma version de ma dispute avec le paternel ?!“
CHRIS : „ Je ne te trouve pas drôle.“
ALEX: „Ça tombe bien, tu ne l'es pas non plus.“

Un reproche, un regard, le silence. C'était toujours ainsi. Les rapports fraternels étaient les même dans toutes les maisons, n'est-ce pas ?

CHRIS : „J'suis pas d'humeur à supporter tes sarcasmes. Dis moi juste ou je peux joindre papa et combien exactement t'as dilapidé depuis son départ ?!“
ALEX: se servant à boire „Tu m'es bien désagréable petit frère... Tu te doute bien que notre très cher père n'a pas eu le loisir de me communiquer ses coordonnées après notre altercation. Quant à mes dépenses, j'ai bien peur que se ne soit une affaire top secrète.“
CHRIS : frustré „Très bien. Je monte.“
ALEX: „Bienvenue à la maison, petit frère“ trinque dans le vide.

Un bruit sourd se fit entendre. La porte du premier étage venait de claquer. Chris s'effondra sur son lit après avoir donné un gros coup dans l'armoire. Sa valise n'était même pas défaite et sa chambre dans le même état que quand il l'avait quitté quatre mois auparavant, pour la rentrée scolaire. Après quelques instants dans le noir, Chris entreprit, comme après chaque dispute avec Alex', de retrouver les bons souvenirs, ce qui les avaient un jour unis. Pour une raison qu'il ignorait, il retrouvait la patience et le courage de l'affronter à nouveau, une fois son rituel accomplit. Il tapota le mur au dessus de la table de nuit avec sa baguette magique et une petite pensine s'avança dans le noir.

Comme à chaque fois qu'il se sentait seul au monde ou après chaque dispute familiale, Chris se réfugiait dans le passé, dans de merveilleux souvenirs qui lui rappelait pourquoi il vivait. Il évacua un long filament transparent de sa baguette et l'agita au dessus de la pensine. Il n'avait pas rassemblé uniquement ses propres souvenirs mais aussi certains de ses parents. Et il tenait particulièrement au premier qu'il fit tournoyer dans le petit récipient.

Un visage d'enfant rempli de plus en plus l'espace de la bulle qui s'élargissait à mesure.
Un homme d'une trentaine d'années parcourait l'annuaire pendant qu'un bambin se faufilait sous ses jambes et s'écriait :

ALEX : „Papa, où est-ce que maman a mal ? Pourquoi elle crie comme ça ? “

Chris naquit peu de temps après cette interpellation, dans le Corcaigh, un petit village à l’ouest de l’Irlande. Cette nuit il avait neigé, à grands flocons même. Le bambin ne montra le bout de son nez qu’à 3h30 du matin alors qu’il avait été attendu toute la journée. « Prendre du retard ferait partit de ses attributions futures », on ne se souvint plus qui de Lily ou de Daniel eût commenté ainsi sa naissance mais une chose est sur, il ne s’était pas trompé. C'était un vendredi en février, il était « attendu » depuis seulement cinq mois. A vrai dire les deux jeunes gens avaient abandonné l’idée d’agrandir leur famille, mais les surprises ne sont pas toujours accueillit avec un sourire, surtout pas ce type de surprise. Après la naissance de leur premier enfant, le jeune couple avait renoncé à endurer une nouvelle fois la complication d’un nouveau venu. Toutefois, il arrive que le destin prime sur les envies des être humains n’est-ce pas ?! Mais qu’avaient-ils fait pour en plus hériter de deux sorciers ?! Seul Merlin aurait pu répondre à cette question. Malheureusement comme il n’est plus de notre monde, il aura un certain mal. Si toutefois il aurait accepté de perdre son temps à de tant de futilités.

A cette époque, Lily ne travaillait pas encore à la galerie. Elle prenait beaucoup de temps pour s’occuper de son petit protégé. Un mari quelque peu absent, elle perdit peu à peu l'enthousiasme du départ. Mais c'était propre à son tempérament, elle ne faisait une « activité » que durant quelques semaines grand maximum. Et se lassait progressivement avant de l'abandonner et d'en trouver une autre toute aussi passionnant à ses débuts. La jeune femme se lassa rapidement du bambin. Journaliste, le père de Chris voyageait beaucoup et prenait peu de temps pour affermir ses liens avec un enfant. Quant à sa femme, il l'ignorait totalement. Ses articles tairaient de choses rigoureusement importantes à ses yeux mais il s'avérait être plus que fastidieux aux yeux de sa femme, qui avait l’âme d’artiste. Lorsqu’il débuta l’écriture de son premier ouvrage sur la situation économique de la Sibérie, le temps qu’il avait à consacré à sa femme et à son garçon s’en trouve restreint d’avantage. Ce qui n’enchanta pas sa femme, évidement. D’ordinaire enjoué et rebelle, Lily avait toujours aimé jouer avec le feu et surtout s’amuser. C’est d’ailleurs la première chose qui l’avait séduite lorsqu’il avait fait sa connaissance. C'est pourquoi il lui était si difficile de partager sa vie avec un rat de bibliothèque. Elle aimait le plein air, la vie d'aventurier. Toutefois elle avait été séduite par cet air surpris présent en permanence sur son visage, son intelligence mais surtout par leurs différences. L’alchimie avait pris sans attendre. La jeune femme avait toujours été volage et irréfléchie ; tout bonnement incompatible avec ce type de personnage cependant elle sentait que lui seul avait le pouvoir de la faire redescendre sur terre, en temps voulut. Préférant la provocation et la débauche à la conduite militaire, elle ne fut guère appréciée. Les interdits et les défis faisaient malheureusement sa vie. Peut-être fusse-t-il l’un d’entre eux d’ailleurs ? Dan ne l’eût jamais su.

Quant à lui, le grand amour n’avait de place que dans les romans et la science prouvait bien que ce type de sentiment n’était engendrer que par des millions de particules de plaisir s’entrechoquant ; rien de plus. Des particules. Mais la société avait fait du mariage une véritable concertation. C'est pourquoi, selon Dan, tout être cherchait une prétendu moitié de son cœur et s’unissait à elle. Dans son cas, s’unir à Lily ne prêtait ni au destin, ni même à une prophétie mais tout simplement la contrainte de la vie en communauté. Elle était la seule personne avec qui il serait susceptible de s’entendre et d’entrer dans les rangs de société. Ceci dit, les sentiments qu’il éprouvait pour elle était forts et le temps passé à ses côtés prenait de plus en plus l'aspect de sa représentation du bonheur.

Bizarre comme tout peut prendre une toute autre tournure lorsque notre vie est sur le point de changer totalement. Lily comme Dan sentait le changement poindre en même temps que la tête du bambin. Pour Lily ça signifiait renouveler une erreur qu'elle regrettait déjà amèrement, pour Dan ce n'était que les lois de la nature et de la reproduction naturelle qui prenaient une nouvelle fois le dessus.
Choyer dans l'indifférence et l'ignorance est-ce une vie qui vaut la peine d'être vécu ? Car ce n'était en tout cas pas un sourire que l'on découvrait sur les lèvres de la mère, et en tout cas pas de l'amour dans les yeux de son paternel... Toutefois, jamais il ne regrettait d'avoir hurler pour la première fois en ce 22 février. Pas seulement parce que sa vie avait débuté ce jour là, mais parce qu'elle représentait davantage maintenant qu'il en avait des souvenirs. Les souvenirs. C'était ce qui comptait peut-être le plus. Et la vie, n'importe quelle vie vaut la peine d'être vécue pour rassembler ses propres souvenirs. Bons ou mauvais, il font l'être.

Si aujourd'hui Chris était si optimiste, ça n'a pas toujours été ainsi. Un autre filemant troubillionna dans la pensine, une fois de plus Chris se pencha en avant pour lire son prochain souvenir... La première image nette qu'il perçut fut le blouson rouge qu'Alex portait à chaque entraînement pendant les vacances. Chris prenait la place du gardien de but pendant qu'Alex se maintenait en forme, pour un jour prendre le relais et devenir capitaine de Poufsouffle. Son frère avait toujours été ambitieux, tout comme Chris, cependant leurs efforts n'étaient pas diriger dans les mêmes secteurs. Chris se désintéressait des cours et du quidditch pour ne se consacrer qu'à la musique et à sa lecture personnelle tandis que son frère voulait briller, briller au dessus des autres et sur de haut podiums. Jeune déjà, il voulait détenir le ménopole de l'attention, puis petit à petit le prestige et la reconnaissance. Christopher, lui, évitait tout ce qui pouvait le propulser sur le devant de la scène. Aucunement timide, mais plutôt réservé et sur la défensive, il n'aimait pas partager l'image qu'il avait de lui-même. C'est pourquoi le rôle du blasé dans l'ombre lui plaisait tant. De plus, chaque rentrée était pour lui une véritable déchirure puisqu'il laissait sa maternelle à son triste sort. Sans vie, la jeune femme ne faisait que guetter le retour des hommes de la maison. Lors de son entrée à Poudlard, Lily n'était plus que l'ombre d'elle-même. Puis sombrait petit à petit, étant privé de son élément naturel : le danger, l'art. A présent elle devait se montrer digne d'une vie saine et rangée. Christopher avait toujours porter grande attention à sa mère, c'est pourquoi les instants de complicité avec son frère avaient été bien rare durant leur enfance.
Plongé dans ses songes, comme toujours, et nullement attentif au ballon, le jeune garçon le reçut en pleine de la figure. Il chuta de son balais et s'écrasa sur le sol.

Alex : „Chris ?!?! Tu t'es fais mal ? S'il te plais réponds moi !“

Chris adulte observait la scène appuyé contre un vieux pommier, au fond du jardin. Il avait vu et revu cet épisode des centaine de fois, mais malgré tout, les mêmes émotions s'emaillaient de lui comme à chaque fois. D'abord dégoûté du sang qui se déversait de sa propre bouche, puis séduit par la brutalité d'atterrissage d'Alex qui soulignait son inquiétude, et enfin touché par l'affection et le désir de protection de celui-ci, à son égard. Le petit Chris avait beau lui répéter que ce n'était rien, qu'il était prêt à remonter sur son balais à la seconde, Alex hurlait à plein poumons pour avertir Lily, cumulant tous ses efforts pour porter son petit frère jusqu'à la maison. Lorsqu'il surpris Alexander tentant du lui surélever les jambes, Chris se mit à rire. Il avait oublié ce passage...Mais son hillarité se stoppa net lorsque sa mère fit ses premiers pas dans le jardin. Même sans maquillage et en robe de chambre, elle avait cette lueur dans les yeux, cette fraîcheur qui la rendait belle et semblable à un ange. Depuis sa mort, il n'avait vu la même lueur que dans de grands yeux bleus identiques aux siens mais qui appartenaient à une autre silhouette, celle d'une autre Lily. On pouvait apercevoir la jeune femme se diriger vers son petit, le visage déformé par la peur. Le sang de Chris se mêlait à la couleur pourpre de la robe de chambre de Lily et à ses longs cheveux ébène. A présent son nez saignait lui aussi, et sans qu'il n'y commprenne quoi que se soit le Chris adulte se fit projeter une année plus tard, au pire souvenir de son existence.

Il arrivait que certains souvenir se mêlangent lorsqu'il se rappelait d'un autre évenement se rapportant à celui observé. A présent, les deux petits garçons suivant de leur père, poussaient la porte d'entrée et pénétraient dans le living room. Chris se remémorait cette époque. La frustration qu'il avait d'aller en cours en sachant l'état dans lequel se trouvait sa mère, le dégoût qu'il ressentait pour son frère de ne porter aucune attention aux lettres de la jeune femme, l'angoisse qu'elle ne remonte la pente sans lui à ses côtés et la hantise de l'imaginer seule dans son lit le soir. Lily avait fait une dépression peu de temps après la rentrée et les deux enfants n'avaient pu s'arracher à Poudlard. Habituellement, seul Chris revenait pour les vacances de noël, Alex étant trop „occupé“ à l'école, mais cette année là le jeune homme l'avait convaincu de passer au moins les fêtes avec leur mère. Dan avait alors réservé une surprise pour Lily en ramenant les deux enfants de la gare.

Chris : „Papa, mais où est maman ?“
Dan : „Je ne sais pas mon chéri, elle peint peut-être dans le garage... .“ S'éloignant vers la cuisine
Alex : „Il raconte n'importe quoi...Elle dit toujours qu'elle a perdu son talent quand elle nous a eu.“
Chris : „Ben... peut-être qu'elle s'y est remis ! La galerie aura de nouveau plein de tableaux à exposer !“
Alex : „Mais t'es bête ou quoi ? Maman nous a dis des centaines de fois que son talent elle nous l'avait sans doute donné ! Que maintenant elle pouvait plus s'en servir pour gagner de l'argent ! En plus elle était malade ces temps, je sais vraiment pas comment elle aurait pu recommencer à peindre.“
Chris : „Mais je dis simplement que...“
Alex: „Ouai c'est bien ce que je te reproche, tu sais pas c'que tu dis ! T'es trop petit et bête pour comprendre quoi que se soit de toute façon !“
Chris : en colère „Si c'est comme ça je ne te parle plus !“
Alex : désinvolte „Je m'en fiche ! T'es qu'un bébé !“

Le Chris tapis dans l'ombre, était installé sur le même fauteuil que quelques instants auparavant, cependant une toute autre ambiance régnait dans la pièce à cet instant. Lorsqu'il eut écho des dernières paroles qui sortirent des lèvres de son frère, des larmes coulèrent de chaque côtés de ses joues. Alex avait toujours eu le don de taper fort là où il pouvait faire le plus de dégats, cependant cette fois Chris n'eut pas le loisir de s'arrêter sur les insultes de son frère qui avaient plus de quatre ans. Non, à vrai dire il scrutait le moment ou son „clone“ enfant grimperait les escaliers. Il n'avait pas la moindre envie de le suivre, car contrairement à la première fois, il savait ce qui l'attendait à l'étage. Il était pleinement conscient que ce qu'allait voir ce petit garçon allait détruire sa vie, et il aurait voulu avoir la possibilité de l'empêcher d'atteindre l'étage suivant mais il n'en avait pas le pouvoir. Toutefois, le jeune homme se surpris à ignorer sa conscience, et poursuivit sa „réplique“. Sa gorge s'assécha, la douleur et la peine emplis ses poumons comme un gaz toxique et étouffa le moindre marque de vie. Jamais il n'avait souhaité se rappeler cette scène. Le géhenne qui avait suivit ces instants, s'étaient perpétuer si souvent dans ses cauchemars qu'il n'avait tenu à revoir les images du supplice que lui infligeait ce tourment. Pourtant à cet instant, l'adulte redevenait un enfant. Il était curieux, curieux de découvrir les traits de son propre visage, l'image de sa propre souffrance, de sa peur. Il sentit son coeur s'accélérer dans sa poitrine et sa respiration se saccader, lorsqu'il vit le gamin ouvrir à la volée toutes les portes de l'étage. Et enfin jusqu'à ce qu'il prenne le temps de frapper sur celle de la salle de bain.

Chris : „Maman ? Tu es là ? Maman on est revenu !! Maman, je peux entrer ? Tu es là-dedans ?“

La porte s'ouvrit, son coeur bascula et celui de l'enfant s'arracha, suivit d'un hurlement qu'on associerait d'ordinaire à cellui d'une bête. L'enfant pénétra dans la pièce, puis entreprit de sauver une vie. Une vie qui avait déjà été prise.
Elle était là. Étendue dans la baignoire remplis d'eau de couleur pourpre, comme la robe de chambre qu'elle portait lorsqu'elle l'avait lavé de son sang une année auparavant. Toutefois, cette fois-ci, c'était son propre sang qui donnait sa couleur à l'eau. Ses longs cheveux flottaient à la surface, et sa main droite pendait négligement sur le côté, le sang avait séché sur son bras droit. Inerte, la jeune femme semblait dormir, dormir dans une marre de sang, d'où un enfant de douze ans tentait à l'en sortir.
De chaudes larmes coulaient à nouveau de ses yeux, pendant ce temps le gamin hurlait à gorge déployée et mettait tout l'acharnement qu'il pouvait à tirer sa mère hors de l'eau, sans succès. Entre les pleurs et les cris, le jeune garçon perdait le peu de force qu'il lui restait. Quelque chose s'était cassé en lui, comme si un produit toxique se répandait dans ses veines à mesure qu'il respirait, comme si son propre souffle tenait de l'étouffer, jamais il ne se sentit délivrée de ce sentiment. Car jamais plus il ne reverrait la lueur dans ses yeux.

Cette douleur s'était endurcit de jour en jour et puis au fil du temps, s'était transformer en haine. En haine profonde, du monde, pour commencer, qui n'avait plus aucun sens sans Lily, puis de sa famille qui n'avait jamais porter attention au mal-être de sa mère, puis enfin contre Lily, elle-même, qui avait oser l'abandonner, l'abandonner à ce monde dans lequel elle n'avait pas voulu vivre.

Revenu au calme de sa chambre, Chris chassait ses cris de sa tête et inspirait profondément pour retrouver le silence, la paisibilité qu'emplissait cette pièce depuis la mort de Lily. Mais rien n'y faisait, il revoyait sans arrêt, le visage de l'enfant, qu'il était, se déformer par l'horreur de cette vision. Avec ça se mêlaient ses cris en écho, les pas de son père affolé et les scènes d'horreur qui s'en suivirent. Puis le vide, son absence, et la souffrance. Il se sentait encore perdu et désarmé, comme lorsqu'il avait douze ans. Comme à cette époque, il ressentait encore le besoin de la voir, une dernière fois, sentir son corps contre le sien, son odeur et ses toucher mais surtout voir cette lueur dans ses yeux qui prouvait qu'elle vivait. Cependant, la revoir comme il l'avait connu lui était insupportable. Mais il savait exactement quel souvenir, allait lui faire retrouver son état normal. Angelina Hamilton.

Angel: „J'peux m'installer avec toi ?“
Chris : ,,Même si je te dis non, ça ne changera rien puisque vous avez tirer à la courte paille, pas vrai ?“

Chris éleva les yeux de son bouquin et pour la première fois les planta dans les pierres azur de la fillette. Il n'était pas du genre à lancer des répliques sans admirer l'effet produit. C'était une attitude déplorable qu'il avait tendance à voir marquer sur les visage des Bleu-et-Argent, et dont il ne tenait pas à voir inscrit sur le sien. Angelina, quant à elle, fit mine d'ignorer sa critique et s'installa. Aujourd'hui encore il la connaissait indifférente aux sentiments des autres. Chris pensait avoir la paix, et surtout le loisir de lire tranquillement mais la pimbêche ne semblait pas apprécier ce doux et apaisant silence. Elle commença à parler, parler, parler... Il n'avait jamais vu chose pareil auparavant.

Angel: ,, J'comprends que tu sois un peu vexé et tout...mais tu sais c'est rien de méchant...mes amis et moi voulions être tous ensemble pour parler de nos vacances....“

Même aujourd'hui, alors qu'il se remémorait ses instants en noir et blanc dans le coin du Poudlard Express Chris ressentait le besoin de la faire taire.

Chris: ,,Tu voudrais bien la mettre en veilleuse ?! J'ai pas vraiment envie d'entendre tes justifications, pour être honnête je m'en fiche. Tout ce que je veux c'est le silence“

Cette réplique lui avait cloué le bec...malheureusement pas pour très longtemps. Le jeune garçon garda les yeux fixés sur son livre et ignora sa remarque une fois de plus. Elle entreprit „la lecture“ d'un magazine de mode qu'il trouvait typiquement approprié à sa personnalité, avant de recommencer à harceler son interlocuteur avec de multiples questions indiscrètes. Christopher continuait à l'ignorer précautieusement, ce qui agaçait profondément la fillette, habitué à une compagnie plus loquace.

Angel: ,,Tu pourrais répondre...Quel susceptible !“

Chris ne se donna même pas la peine de regarder dans sa direction, ce qu'elle pouvait être enquiquinante. Le jeune homme en noir et blanc se rappelait avoir attendu longtemps avant qu'elle ne souffle un mot de plus, toutefois ce temps était encore plus long que dans ses souvenirs. Il n'avait jamais été très éloquent comme garçon contrairement à Angel, elle avait toujours maintenu leurs conversations à flot, Chris se contentait le plus souvent d'acquiescer. C'est pourquoi il était si étrange de voir ainsi, muette et sans le moindre sourire qui étirent ses fines lèvres. Malgré lui, à cette évocation, un sourire se dessina à travers le mépris et la rancoeur. Un sourire doux. Ce qu'il pouvait se haïr de temps en temps. Après tout ce qu'ils avaient traversé et surtout tout ce qu'elle lui avait fait endurer les années qui suivirent cette rencontre, il ne pouvait se rappeler une journée où le souvenir de son sourire n'aie pas enté son esprit. Pas un seule journée, durant laquelle aucun signe ne se rapportait à elle. Même s'il ne s'agissait que d'un infime détail, il n'arrivait à ignorer la présence d'Angelina dans chacun de ses mouvements.

Angel: ,,T'es un peu bizarre comme garçon...je trouve !...Non ne répond pas ! Je sais que tu vas encore m'envoyer une de tes vannes pourries qui ne font rire que toi.“

Chris ne redressa toujours pas la tête. Il connaissait cette tactique pour y avoir droit à chaque entrevue avec Alex. Elle le provoquait et tentait de déterminer jusqu'où elle pouvait aller avant qu'il ne se décide à réagir. Et comme d'habitude, Chris ne tiendrait pas très longtemps. Ne percevant aucune réaction de son interlocuteur, elle s'avançât puis le dévisagea en prenant soin de pencher la tête de son côté puis ajouta.

Angel : „On dirait vraiment que t'es mort à l'intérieur... Ça t'arrive de sourire ? Ou est-ce que tes lèvres ne forment toujours que cette grimace idiote, comme quand tu te concentre pour m'ignorer ?“

Il se souvenait aujourd'hui encore de cet air suffisant, de ce ton dégagé mais surtout il se rappelait comment avait finit la conversation...

Chris : ,, Et toi ça t'arrive de pleurer ? Crois-moi je n'essaie pas de te faire rire. Par contre je trouve ça énervant que tu te permet de me juger et d'anticiper ce que je pourrais faire ou dire... Est-ce que je t'ai dis, moi, que tu étais une fille superficielle, qui ne s'intéresse qu'aux dernières tendances de l'été et à sa tenue du prochain bal ? Tiens d'ailleurs, le magazine que tu regarde, parce que tu es sans doute trop idiote pour savoir lire, témoigne de ta parfaite ignorance du monde qui t'entour ! On dirait une excité à chaque fois que tu entre quelque part ! T'es la réplique parfaite d'une fille pourrie gâtée, qui ne dégage pas une once d'intelligence. Mais moi je ne te fais pas par de mes observations, je reste correct !“

Elle s'était mis à pleurer. Qu'es ce qu'il avait encore bien pu faire de mal ?! Il n'avait énoncé que la stricte vérité. C'était une gamine. Une idiote. Elle voyait le monde en rose et ne supportait pas qu'on ne concède pas à ses manières de princesse... Et voilà que des larmes coulaient sur ses joues maintenant, Avait-il été trop dur ? Le jeune garçon se remit à sa lecture. Qu'attendait-elle de lui ? Si c'était un câlin ou une chansonnette, elle pouvait se gratter !

Angel : ,,Je te permets de me critiquer mais ne critique pas ma mère! ... ce magazine, c'est elle qui l'a fait ! voilà qu'elle faisait étalage de sa vie privée maintenant. Il allait en avoir pour un moment. C'est... la seule chose qui me rattache à elle... Je tiens à ce lien, alors ne le salit pas avec tes stupides remarques !“

Pour la première fois, on pouvait lire dans les yeux de Chris la compassion. Jamais il ne s'était senti aussi idiot et méprisant qu'à cet instant. A vrai dire, le jeune homme avait pour habitude de se montrer brusque et sarcastique. Au départ c'était une forme de protection puis c'était devenue une habitude qu'au fil des années il n'arrivait à changer. A présent devenu si instinctif qu'il blesse parfois sans le vouloir ceux qui l'entour, sa franchise et son honnêteté dépassant bien souvent ses pensées. Son tempérament violent et asocial n'attirait pas la simpathie dés son plus jeune âge. Il passait le plus clair de son temps à broyer du noir dans son coin, avec pour seul compagnie un bon roman ou un puzzle. Ne trouvant la paix que dans la solitude et la musique. Toutefois lorsqu'il s'agissait altercation, c'était une autre histoire. Chris ne refusait aucun duel et les provoquait même pour se défoulé. Lorsqu'il souffrait, il provoquait le danger. Irréfléchi et borné, le jeune homme a tendance à exagérer et à interpréter toute forme de signe. Paranoïaque, n'importe quel marque d'attachement est synonyme d'un „futur coup de poignard dans le dos“ ou d'un complot visant le faire souffrir. Ce qui à tendance à le faire agir de façon plus qu'étrange. Ceci dit, son tempérament agressif faisait suite à la mort de l'être qui comptait le plus pour lui c'est pourquoi même s’il comprenait que son attitude ne convient pas à la situation, il ne l’admet jamais et poursuit dans la bêtise par fierté. Cette fois-ci, inondé des larmes de la fillette et touché par son histoire qu'il sentait se refléter dans la sienne, Chris chassa son animosité légendaire et lui tendit un paquet. Il l'avait haï pour son appartenance à l'art, pour sa ressemblance à Lily, pour oser porter le même prénom mais surtout pour dégager les mêmes effets que sa maternel dans sa jeunesse. Cependant, elle n'était peut-être pas la fille superficielle et pourris gâté que tout le monde connaissait. Peut-être l'avait-il mal jugé et trop rattacher à sa haine pour Lily.
Il se souvenait encore de la façon idiote dont il avait essayé de rattraper le coup. Le jeune garçon sortit des chocogrenouille, chose à laquelle il tenait le plus à cet instant, de sa poche et tendait le paquet à Angel. Elle l'avait repoussé d'une main et elle continuait de pleurer en silence, chassant les larmes qui perlaient son pale visage pour cacher son humiliation. Chris en rougissait encore. Il se demandait comment il avait pu être aussi cruel, alors qu'il connaissait si bien cet état d'esprit.

Chris: ,,Je suis désolé tu sais... Je ne savais pas. Je n'voulais pas te faire pleurer. Je sais ce que c'est de se raccrocher à tout ce qui à un lien avec ....un proche.“

Il rappelait bien de la panique qui s'emaillait de sa voix. Cette fille l'avait perturbé, il s'était livré. Lui aussi, avait pendant un temps tout fait pour faire subsister un lien entre Lily et lui. Il avait appris à jouer du piano, pour retrouver les notes délicates sous les mains de sa mère, il avait suivit ses traits à la peinture de ses tableaux abandonnés, s'était réfugié dans son lit quand les instants étaient trop dur, mais rien n'avait combler le vide qu'elle avait laissé. A cet instant, il n'avait pas compris pour quelles raisons il se sentait aussi atteint dans sa vie privée, mais à présent il était assez grand pour comprendre. Elle avait brisé sa carapace, son armure et sa protection. Il s'était laisser emporter et maintenant il était trop tard pour revenir en arrière. Il ne pourrait plus se préserver comme auparavant.

Après cette scène, Chris se souvenait avoir partagé ses chocogrenouilles et avoir rit. Rit comme jamais. Il avait profité du voyage et avait découvert pas mal de détails sur Angelina. Malgré tout, il avait pleinement conscience qu'à la sortie du train, elle serait redevenue la parfaite fashion victime et l'ignorerait au profit de ses amis de longue date.

Et il en fut ainsi. Revenu dans la froideur de sa chambre il remémorait leur première dispute une année après leur rencontre, puis s'en était suivit deux années ou ils avaient été inséparable. Ils avaient 14 ans et se promettaient de rester amis pour toujours. Les images défilaient dans tête de plus en plus vite, il dû s'allonger à nouveau pour faire le vide. Mais impossible, il voyait toutes leurs premières fois, tout ce qui les avaient rapprochés et unis. Leur premier baiser, leur premier bal, leur première sortie, leur premières confidences, les longues soirées prêt du feu ou leurs escapades nocturnes pour fuir la banalité de leur scolarité. Ils avaient tant partagés et quelque part il savait qu'elle l'avait sauvé, par sa gentillesse, ses faiblesses dissimulés et surtout l'attention qu'elle lui portait. Il avait vu en elle la beauté de sa mère, sa sagesse et son art d'en-temps. Oui, il l'avait aimé. Aimé profondément d'ailleurs. Dommage qu'elle en aie préféré un autre. Alex.

„Tellement de choses ont changés“

Alex : „Je suis d'accord avec toi, petit frère.“

Alex avait franchi la porte sans sa permission, mais comme toujours il s'en passait. D'ailleurs sortir avec son ex-petite copine ne faisait pas exception. Étrangement, ce n'était pas à Alex qu'il en avait voulut au départ. Angel était assez grande pour savoir ce qu'elle faisait. De plus, Alex était un „playboy“ et aucune fille ne résistait à son charme, sans oublier qu'il excellait en sport. De plus, il avait toujours été d'un égoïsme transcendant, c'est pourquoi faire le mal était presque dans sa nature. Surtout lorsqu'il s'agissait de Chris. Puisqu'être l'aîné lui procurait certains pouvoirs dont les autres étaient dépourvus. Par ailleurs, la façon cruelle dont les choses s'étaient terminées avec Angelina, lui avait fait de la peine. Chris avait finit par lui avouer qu'il était réellement amoureux d'elle, après de longs mois, et elle, elle l'avait planté. Planté dans le dos, était le mot juste puisque peu de temps après cette „douloureuse“ rupture, la demoiselle s'était littéralement jeter dans les bras d'Alexander.

Chris: calme. „Sors d'ici.“
Alex: sarcastique. „Oh pardonne moi, je suis entré sans frapper ! Mais je me suis dis qu'avec tous les coups que tu envoyait contre la pendrie tu avais besoin de mon aide. Très bien, puisque je vois que tu es entier je crois que je vais te laisser. Enfin je tenais juste à t'avertir que étrangement certaines de tes affaires avaient disparus, dont tes draps, donc je te conseil vivement de te couvrir.“
Chris: sarcastique. „Trop aimable.“

Le jeune homme referma la porte en s'inclinant légèrement, puis élata de rire dans le couloirs. Chris guetta les pas du jeune homme jusqu'à sa chambre puis referma les yeux. Il ne changerait jamais. Il profite vraiment de la vie, mais à quel prix... C'était sans doute ce que se disait Hamilton quand elle sortait avec lui. Voilà qu'il redevenait rancunier à présent. Ridicule. Elle n'importait plus à ses yeux. Elle resterait un bon souvenir, et peut-être aussi sa première petite amie mais ceci était bien loin maintenant. A vrai dire ça datait du 4 mars pour être exact. Le jour où il avait mis un terme aux batifolages de son frère avec cette „fille facile“. D'ailleurs c'était exactement le terme qu'il avait employé pour décider Alexander à la larguer. Si lui se permettait de tromper toutes ses copines, elles ne devaient jamais en faire autant. Auquel cas, sa „réputation“ serait gâchée.... A cette évocation, un rictus se dessina sur ses lèvres. Il n'avait jamais regretter ce geste. Grâce à cet épisode, il avait pu se détacher de l'emprise que cette fille pouvait encore avoir sur lui. Puis, il avait pu passer à autre chose, construire sa vie dans l'ignorance de son existence. Chris avait beaucoup mûri à présent. Il s'emportait un peu moins, et s'était fait pas mal d'amis plus ou moins digne de confiance. Il avait même un certain succès auprès des femmes ce qui l'arrangeait puisque miss Hamilton ne s'était pas gêné avec son propre frère. De plus, il éprouvait un certain plaisir à supposer sa probable souffrance.
Il s'endormit tout de même avec le bleu azur de ses yeux et la lueur diamant qui brillait dans chacun d'eux.

Dans quelle maison irez-vous ? Répondez sincèrement à ce questionnaire. Ecrivez tout ce qui vous passe par la tête, donnez un maximum d'informations ! Ce questionnaire nous aide à vous répartir.

• 1) Vous trouvez un porte-monnaie rempli de Gallions, qu'en faites vous ?
Je le laisse là où il est. C'est peut-être un piège, d'ailleurs ce serait sans doute le moyen que j'utiliserais. Je préfère ne pas prendre de risque. Je regarde autour de moi et m'éloigne rapidement.

• 2) Un élève de votre maison vous fait une farce un peu humiliante. Comment réagissez vous ?
Alors là, il va le payer très cher. On ne se moque pas de moi sans en payer les conséquences. Je me charge de lui directement. Pourquoi attendre qu'il se prépare à l'offensive, je l'attaque.

• 3) Quel serait votre cours favori et pourquoi ?
Les sortilèges et enchantements. On n'en connaît jamais assez, surtout que c'est l'unique matière qui vous est indispensable en toute occasion.

• 4) Vous avez du temps libre, que faites vous ?
Je me réfugie sur la grande tour d'astronomie. Personne ne se promène par là-bas, ça permet de me couper de la bêtise humaine quelque instants.

• 5) Vous êtes à la bibliothèque, qu’empruntez-vous comme livre ?
1001 façons de séduire une sorcière. On n'en sait jamais assez sur les femmes.

• 6) Votre lieu préféré à Poudlard et pourquoi ?
La tour d'astronomie. La journée la vue y est splendide, et la nuit tombée les étoiles éclairent nos pensées.

• 7) Si vous deviez n'en avoir qu'un seul, quel objet magique aimeriez vous posséder ?
Une baguette. Jamais je ne me sépare de ce bout de bois. Si quelqu'un m'attaquais pensez-vous !

• 8) Si vous remarquez qu'un élève se comporte bizarrement ces derniers temps, le suiveriez-vous pour savoir ce qu'il manigance, au risque de vous faire prendre ? Pourquoi ?
Non. Je me fiche totalement de ce que complote les autres. Ce qui est important c'est que je n'aie aucun lien avec cette personne histoire qu'on ne découvre pas mes propres manigances quand il se fera attraper.

• 9) Comment consiérez vous Albus Dumbledore, directeur de Poudlard ? Est-ce une bonne chose qu'il soit à la tête de cette si prestigieuse école ?
Ca m'est totalement indifférent. Que ce soit ce vieux taré ou un autre de toute façon je n'ai plus que deux ans dans cette école alors...

• 10) Pensez-vous que les enfants de Moldus méritent d'étudier à Poudlard ?
Je pense que la question est plutôt, veulent-ils réellement y étudier. Si oui, alors je ne vois pas pourquoi ils n'en aurait pas la possibilité.