Le bruit d’un froissement de papier, quelque chose qui frôla ses cheveux pour se poser juste devant elle. Hermione leva les yeux de son énorme bouquin pour observer le morceau de parchemin ensorcelé qui venait d’atterrir sur la table. Curieuse, elle avança lentement la main vers lui. Elle prit son temps pour ouvrir le bout de papier replié, mais il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour reconnaître l’écriture de l’expéditeur du message.

"Quelqu'un de très intelligent m'a dit un jour que seuls les imbéciles ne changeaient pas d'avis. Alors vu que je ne suis pas si idiot que ça, accepterais-tu d'aller au Bal avec moi ?"

Elle relut plusieurs fois les mots inscrits, comme si en une fois, elle n’avait pas compris le sens du message. En fait, elle l’avait très bien compris. Mais se serait-elle attendue à ça ? Vraiment pas. L’improbabilité de la chose lui faisait croire à une erreur, une erreur de destinataire ou encore une erreur de reconnaissance d’écriture. Le Bal de Noël… A vrai dire, elle l’avait oublié. Elle avait encore deux semaines pour s’en soucier, et avait fait tout passer avant. Tellement absorbée par ses pensées ces derniers temps, elle ne remarquait pas qu’autour d’elle, les déclarations et les demandes d’accompagnement au prochain Bal ne manquaient pas. Elle se sentit rougir jusqu’aux oreille. Oui, Hermione n’avait jamais su cacher ses sentiments, l’on avait toujours pu déduire ses états d’esprits à travers ses expressions. Un large sourire s’étala sur son visage, mais personne ne pouvait encore le voir, étant donné qu’elle était toujours tête baissée, le visage presque enfoui sous ses cheveux. Lentement, elle leva la tête, et lentement, elle se retourna vers l’endroit d’où le parchemin avait semblé prendre son envol. Son cœur battait dans sa poitrine, ne sachant pas trop à quoi s’attendre. Tentant de paraître pour le mieux détendue, elle avait croisé le regard du fameux expéditeur, et elle lui avait souri, faisant parfaitement comprendre sa réponse.


Perdue dans ses pensées, Hermione se remémorait cet instant qui avait eu lieu deux semaines plus tôt. Couchée sur son lit à baldaquin, elle repensait à son cavalier, au bal de ce soir. Il lui restait deux heures pour se préparer, et elle ne se pressait pas. Bien qu’elle l’avait attendu, ce bal, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir le ventre noué. Le stress ? Pourquoi ? Pourquoi n’arrivait-elle donc pas à maîtriser ce sentiment incontrôlable qui faisait battre son cœur plus fort que d’habitude depuis le début de la journée ? Après tout, ce n’était qu’un bal… Elle passa les jambes hors de son lit et se leva, non sans retenir un profond soupir. Peut-être même s’était-elle assoupie un instant. Elle était toujours habillée avec ses vêtements de la journée. Elle était seule dans son dortoir, fort heureusement pour elle qui avait espéré se reposer un peu avant « le Grand Soir ». C’est à ce moment là que les trois filles de son dortoir entrèrent bruyamment, surexcités. Elles étaient déjà toutes prêtes pour le bal, vêtues de magnifiques tenues de soirées. Hermione ne réprima pas un petit mot d’admiration.

- Salut Hermione. Tu ne vas pas au bal ?
- Si, si, je vais me préparer…

Elles continuèrent à glousser sur leurs robes, sur leurs cavaliers, sans retenir la moindre note d’excitation. Hermione sourit discrètement, tandis qu’elle s’avançait vers sa valise. Elle fouilla pendant plusieurs instants jusqu’à mettre les mains sur sa robe de soirée, qu’elle avait gardée précieusement au fond de sa valise jusqu’à aujourd’hui, le jour prévu, le jour J. Elle l’extirpa délicatement entre son fouillis de pulls et de chaussettes et s’isola dans un coin du dortoir pour la revêtir.

L’horloge sonnait les vingt coups annonçant le début de la soirée, et Hermione poussait les lourdes portes de la Salle de Bal. Elle fut éblouie par la beauté de la salle et resta figée un instant. Elle leva les yeux vers le plafond, d’où tombait des flocons de neige qui vinrent se poser sur ses épaules pour disparaître immédiatement après. Son regard se posa sur le centre de la salle. Il y avait déjà beaucoup de monde. Mais Hermione n’eut pas à chercher longtemps celui qu’elle attendait, car il était déjà là, il venait d’arriver en face d’elle.